Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
Que faire des déchets nucléaires ? Paradoxalement, la fermeture des centrales va compliquer les choses.
À priori, on se dit que fermer les centrales devrait régler le problème puisque plus de centrale signifie plus besoin d’uranium et donc plus de déchets.
Finalement non, c'est très retors. L’explication tient au fait que l’on va fermer les plus vieilles centrales, celles construites au tournant des années 80. Or, ces vieilles centrales (et uniquement celles-ci) consomment de l'uranium recyclé, ça s'appelle le Mox. En clair, ces vieilles centrales fonctionnent avec des déchets nucléaires. Si on les ferme, on va donc se retrouver avec une montagne de déchets dont on ne saura plus que faire.
C'est l'Autorité de Sureté Nucléaire qui vient de rendre un rapport sur le sujet. Elle explique que chaque année, la France produit 150 tonnes de déchets ultimes. Mais, si on devait fermer les vieilles centrales qui carburent aux déchets, on se retrouverait avec 1.000 tonnes de déchets. Qu'en faire ? Il n'y a quasiment plus de place dans les piscines de refroidissement, ni dans l'usine de retraitement de La Hague.
Mais les centrales plus récentes ne pourraient-elles pas, elles aussi, consommer des déchets nucléaires du Mox ?
Si et c’est d’ailleurs ce que préconise l'Autorité de Sureté Nucléaire. Mais cela nécessite de faire des travaux et des aménagements qui peuvent prendre 10 ans.
Paradoxalement, en fermant nos plus vieilles centrales, on va se retrouver avec plus de déchets nucléaires.
C’est un casse-tête supplémentaire pour le gouvernement qui doit annoncer sa feuille de route d'ici la fin du mois, la PPE (Programmation pluriannuelle de l'Énergie).