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Chaque matin, Axel de Tarlé décrypte l'une des actualités économiques marquantes du jour.

Alexandre Benalla serait une personne "éblouissante"

C’est Alain Minc qui dit ça dans Challenge, il se demande pourquoi l'ENA n'a pas su repérer un type aussi brillant qui, du coup, est parti en zone d'ombre. Alain Minc y voit là le signe que l'ascenseur social est bloqué.
Ce plafond de verre c'est l'un des problèmes de la France. On est bloqué quand on n'a pas les bons diplômes, les bons CV ou les bons réseaux.

Ce n'est pas le cas dans les autres pays ?

Pas autant, c’est très typique de la France de regarder les diplômes et le parcours.
Aux États-Unis par exemple, le patron d'Amazon (Jeff Bezos) faisait passer des entretiens d'embauches avec des méthodes radicalement différentes. Il avait été embauché de cette façon dans les années 90, dans un fond d'investissement et ça l'a marqué.
Pour repérer les bons, les candidats doivent résoudre une énigme comme par exemple "Combien y-a-t-il de fax aux États-Unis ?" L'important ce n'est pas de connaitre la réponse mais de voir comment vous raisonner et comment vous décortiquez le problème pour trouver la réponse. L’objectif est de mesurer votre capacité à résoudre un problème et à surmonter une difficulté.
On veut mesurer votre potentiel ce qui est très intéressant. Aux États-Unis, on est tourné vers l'avenir et on mesure votre potentiel futur. Alors qu'en France, on va regarder votre passé et votre CV.

Cela veut-il dire qu'en France, on est bloqué quand on n'a pas les bons diplômes ?

C'est difficile de se faire embaucher et de progresser lorsque l’on n'a pas les bons diplômes ou les bonnes adresses. Ce n'est pas un hasard si toutes les tentatives de CV anonymes ont échoué.
La seule solution (quand on est brillant, sans réseau ni cv) c’est de s'embaucher soi-même et de créer son entreprise.
La semaine dernière, le salon des entrepreneurs se tenait à Paris. 12% des entrepreneurs sont sans diplôme et autodidactes. Ça fait réfléchir !