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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Les Communistes français tenaient congrès, ce week-end à Marseille. Le secrétaire national sortant, Fabien Roussel, a été réélu ce lundi à la tête du Parti avec plus de 80% des voix.

Pas exactement une surprise, son texte d'orientation avait déjà récolté 82% des suffrages en janvier. Et malgré un score riquiqui de 2.3% à la dernière présidentielle, Fabien Roussel a réussi à s’imposer comme un visage qui compte dans la nupes. Une sorte d’anti-Mélenchon, l’image en positif du leader de la France insoumise.

Il promet des lendemains qui chantent, comme au bon vieux temps.

Fabien roussel, c’est l’homme qui, à la tribune du congrès du PCF exhorte à "construire un nouveau Front populaire pour bâtir ensemble une France libre, forte et heureuse". Cela n’a l’air de rien... Mais ça tranche avec le reste d’une gauche doloriste, décroissante, qui se félicite lorsque la France s’autodétruit. Ce discours sur les jours heureux, il a disparu des partis qui composent la Nupes. D'ailleurs, Fabien Roussel estime que l’alliance post-présidentielle Nupes est "dépassée" et devant s'élargir vers le centre gauche.

Fabien Roussel, c’est Jiminy Cricket, la mauvaise conscience de la gauche française.

Pour chacune des composantes de la Nupes, oui. Aux écolos pénitents et donneurs de leçons, tançant les Français sur leur barbecue, il rétorque côte de bœuf, convivialité, terroir. Ca lui vaut le qualificatif de beauf, et évidemment de facho. Personne pour voir que ce discours résonne plus sûrement dans les classes populaire que le mantra bio- quinoa-tofu. Il a aussi le culot de défendre une agriculture forte, le nucléaire. Il ne donne pas dans les délires woke et la surenchère victimaire des minorités. Chez EELV, les sorcières préparent presque les potions pour le désenvoûter.

Aux socialistes, Fabien Roussel donne des leçons d’insoumission.

Quand il s’écrie en ouverture du congrès "Mêlez-vous de vos affaires" à LFI,  c’est un peu comme s’il exhortait Olivier Faure à relever la tête et à se rebeller un peu. LFI a intimé au PS l’ordre de virer de son groupe parlementaire la nouvelle députée Martine Froger, au prétexte qu’elle a battu une candidate LFI en Ariège. Olivier Faure l’a désavouée sans l’ombre d’un remords, le petit doigt sur la couture du pantalon, tremblant devant Mathilde Panot... Etre dilué dans la masse, pas la tasse de thé de Fabien Roussel.

Fabien Roussel, le caillou dans la chaussure de LFI.

Communiste, sans aucun doute, avec les marqueurs du genre, refus de la réforme des retraites, partage des richesses... Mais qui, lui, n’a pas perdu de vue les fondamentaux économiques : avant de partager les richesses, il faut les créer. Roussel, défenseur d’une France populaire, industrielle, industrieuse, attachée au travail, concept devenu gros mot dans la bouche des militants LFI, qui préfèrent le “ droit à la paresse”. 

Une vision du monde qui n’est pas gangrenée par la flemme intellectuelle, le simplisme agressif et la pensée magique. Fabien Roussel rappelle que le bazar en République fait surtout souffrir les pauvres, affiche des valeurs laïques et républicaines, quand LFI joue avec les communautarismes et flatte les dérives religieuses.

Un petit Poucet dans l’alliance Nupes, quand même.

Le groupe communiste, pardon “ gauche démocrate et républicaine”, c’est 22 députés, autant que les écologistes, trois fois moins que les insoumis.

 mais qui ose mettre des coups de marteau dans le glacis insoumis qui vitrifie la gauche . "Nous appelons à aller plus loin que l'union construite au lendemain de la présidentielle. Dit Roussel.  Ca a l’air d’être une main tendue, ça n’en est pas une. Parce qu’il ajoute : “il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain mais il faut bien changer l'eau de temps en temps". Comprendre : j’en ai ras le bol d’être un marchepied pour Jean-Luc Mélenchon. Et ça, c’est presque une déclaration de guerre.