Au Kenya, des policiers contre la triche généralisée durant les examens

2:29
  • Copié
SAISON 2016 - 2017

Pour faire arrêter la triche aux examens, des mesures drastiques ont été entreprises dans le pays.

Dans la presse internationale, c'est l’éducation du Kenya qui est scrutée. Le pays joue sa réputation ce mardi. Des examens  commencent, sous très haute surveillance. 

Triche. Dès 8 heures, mardi, 1,5 million d'enfants des écoles primaires et secondaires du pays vont plancher sur leurs évaluations sous le regard de la police car la triche dans le pays a pris des proportions tellement délirantes que le président lui-même a dû se résoudre a des mesures drastiques : les sujets des examens sont stockés dans des containers d’acier, sous surveillance policière, les porte-blocs, pour prendre des notes ont été interdits, les portables, bien sûr, les calculatrices, et chaque élément de la trousse des élèves devra se trouver tout a l’heure dans un sac en plastique transparent, bien visible, sinon, pas d’examen.

Les professeurs principaux de chaque classe seront tenus personnellement responsables en cas de dérapage, sanctionnés, en cas de triche d’un élève. Le passé de tous les surveillants a été vérifié. 

Une mafia. Le recours à la police peut sembler disproportionné. Mais apparemment, c’était nécessaire, car la triche aux examens a explosé l’an dernier : une augmentation de 70%. 5.000 élèves ont vu leurs épreuves annulées et après enquête, plus de 200 personnes ont été arrêtées, des professeurs, des policiers même. En fait, de véritables cartels de la triche s’étaient créés pour une raison simple rapporte le journal Daily Nation : le sous-emploi est tel au Kenya, ou le taux de chômage dépasse les 40%, que la lutte pour des diplômes devient désespérée, si vous n’avez pas de famille, pas de relations bien placées, c’est le seul espoir de décrocher un job.

Des étudiants, des familles, sont prêts à payer pour décrocher ce Graal. La pression commence très tôt, dès le primaire, et une mafia oui, s’est créée pour en profiter. Le problème c’est que ces dérives abaissent la valeurs des diplômes, les recruteurs n’ont plus confiance, d’ou ce grand coup de balais donné par le gouvernement qui a carrément prit des décrets, dissout tout le conseil national de l'éducation. On a fait place nette.

La plupart des étudiants sont soulagés, mais quand ces décrets ont été pris au printemps, d’autres se sont révoltés. Une centaine d’écoles ont été incendiées par des élèves furieux, selon le ministre de l’Education, de voir leur trafic menacé. Des bâtiments complets ont brûlé. Au-delà, cela montre surtout le malaise de cette jeunesse kéniane, à l'avenir bouché, menacée de radicalisation, avec autour d’elle, dans l'administration et le gouvernement, beaucoup trop de modèles de corruption.