Une adolescente fait sensation au Brésil. Son discours sur l’éducation devant des élus, secoue tout le pays.
Elle s’appelle Ana-Julia Ribeiro, a seulement 16 ans, et si vous ne la connaissez pas encore, ça ne devrait pas tarder. On la surnomme la Malala Yousafzai du Brésil, depuis qu’elle a témoigné la semaine dernière devant les sénateurs de l’assemblée de son Etat, le Paraña.
Ils voulaient analyser les causes d’un mouvement de protestation étudiante qui ne cesse de prendre de l'ampleur au Brésil un millier de lycées, d’universités sont occupés depuis la mi-octobre pour protester contre le gel des crédits de l’éducation. Ce mouvement était assez peu couvert jusqu’à ce qu’Ana-Julia lui donne, par la force de son témoignage, un visage, et une profondeur qui dépassent les simples revendications.
Un témoignage devenu viral. Le témoignage a été vu des centaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, les chaînes de télévision le diffusent en boucle, même à l'étranger parce qu’il arrive à un moment particulier. La présidente socialiste du pays, Dilma Roussef a été destituée il y a quelques semaines, la gauche du pays est a genoux, et le nouveau président Michel Temer, de centre droit, a fait du redressement des finances sa priorité.
Le 11 octobre il annonçait un gel des dépenses publiques pour vingt ans. Elles ne pourront pas augmenter plus que l’inflation, et c’est ce jour-la précisément, que la jeune Ana-Julia, s’est mise en grève. Parce que les dépenses d’éducation sont bien sûr concernées. Même si la dette publique explose, qu’il faut faire des réformes, elle incarne le visage, d’une génération sacrifiée.
"Nous nus battrons". Sacrifiée aux luttes politiques, la réforme prévoit qu’on ne pourra plus parler de religion ou d’idées politiques sur les bancs de de l’école, sacrifiée au redressement des finances. Et on la voit, toute frêle, vibrante d’émotion sur la vidéo, accuser les sénateurs : "Vous nous déniez le droit de penser par nous-mêmes, vous nous refusez l'espoir d’un avenir. Nous nous battrons", dit-elle. Le texte sur ce gel des dépenses, est encore en discussion au parlement brésilien et Ana-Julia a au moins réussi cette prouesse, faire passer les querelles politiciennes au second plan, le débat doit porter sur l'avenir du pays.