Le restaurant "La belle équipe" a été particulièrement touché par les attentats ce week-end. La fille du patron, âgée de huit ans, a le courage de témoigner au micro d'Europe 1 à côté d'un psychologue.
19 personnes ont trouvé la mort au restaurant "La Belle équipe", à Paris, où a eu lieu l'une des terribles attaques, vendredi. Les terroristes ont ouvert le feu sur la terrasse de ce restaurant alors que de nombreux clients y étaient paisiblement attablés. Depuis le drame, Jean-Pierre Vouche, un psychologue, apporte son soutien aux rescapés. Le professionnel écoute des survivants, des familles, des témoins qui éprouvent le besoin de parler. Parmi eux, le patron de "La Belle équipe".
Une cellule psychologique spéciale. L'homme a perdu sa femme et huit de ses employés dans l'attaque. Pour lui, Jean-Pierre Vouche a donc organisé une cellule spéciale, avec tous les rescapés et les proches de ceux qui sont tombés sous les balles des assaillants devant ce café. "On a fait un débriefing collectif dans l'un des restaurants qui appartient à Greg", raconte le psychologue, marqué par l'un des témoignages. "Je pense à un gars qui était à côté de moi et qui a dit : 'Voilà, j'ai perdu ma copine, mes amis, ma vie n'a plus de sens, mais j'ai envie de tenir pour vous tous", rapporte Jean-Pierre Vouche. "Quand on est sorti de là, on a fait une marche pour arriver sur les lieux de l'attentat".
'Il faut exprimer les choses qui viennent de ton cœur". Ce suivi psychologique a continué dans l'appartement du patron du café, avec tous ceux qui en avaient besoin. Sa fille notamment, Tess, 8 ans, qui a perdu sa maman cette terrible nuit. Dans sa chambre, à côté du psychologue, la petite fille a le courage de témoigner au micro d'Europe 1. "Ma maman est partie à cause d'un projectile. Je trouve ça bizarre que j'ai huit ans et que ma mère soit partie. Je suis trop jeune", confie Tess avant d'ajouter : "C'est compliqué de vivre comme ça, mais au moins, je suis contente que mon père ne soit pas parti."