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Ce mercredi dans sa chronique "Rendez-vous à la ferme", Fanny Agostini revient sur une "tragédie", la chalarose : un champignon venu d'Asie qui s'attaque aux frênes d'Europe.

On a déjà entendu parler de la maladie qui ravage les oliviers dans le Sud de la France, mais sachez que le frêne, qui est d’ailleurs de la même famille que l’olivier, est en train de vivre une tragédie !

Une tragédie européenne puisque l’aire de répartition du frêne est large, il est présent depuis l’Espagne et remonte jusqu’au Sud de la Scandinavie en passant par la Russie. Pour vous le restituer, c’est une essence qui occupe une place importante dans le paysage français et qui a longtemps servi de fourrage aux animaux pour compenser le manque de pâtures. Son bois qui est très souple était utilisé pour les charrettes à traction animal pendant des siècles jusqu’aux premières voitures qui avaient des structures en frêne jusque dans les années 1930.

Le frêne qui est aujourd’hui victime d’un champignon. La chalarose, un champignon ravageur apparu en Pologne dans les années 1990-2008, il débarque en France en Haute-Soâne. Rien ne freine la chalarose du frêne, sa propagation est folle- 70 kilomètres par an, il se déplace grâce à la dispersion par le vent, si bien qu’aujourd’hui une grande partie de l’Europe est touchée.

Son mode opératoire est mortifère : il va d’abord nécroser les feuilles de l’arbre et créer des boursouflures à la base du tronc. C’est ainsi que l’arbre meurt sur pied très peu de temps après l’infection. Selon les scientifiques à ce rythme là seul 5 à 10% des frênes de l’hexagone survivront dans les prochaines années.

A moins qu’un allié inattendu vienne à la rescousse de nos frênes ?

Le changement climatique, le sauveur inattendu ! Il pourrait avoir pour une fois un effet vertueux et neutraliserait à terme ce champignon ! Mais en attendant un hypothétique renversement de situation, l’INRA est actuellement en recherche de souche résistance pour contrecarrer l’avancée de la maladie. De votre côté, n’hésitez pas à signaler à l’ONF un individu qui aurait contracter la maladie et à couper et brûler illico presto le frêne en question.