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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il revient sur ces légumes moches qui nous rendent beaux !

C'est l'heure des Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean, bonjour. Ce matin, vous nous parlez de légumes moches qui nous rendent beau
Je vous parle parfois dans cette chronique des fruits et légumes moches, imparfaits, biscornus, mal calibrés, trop gros, trop petits, trop mûrs selon les normes des grandes enseignes et qui, pourtant, ont droit eux aussi à une seconde chance. Selon l’ADEME, l’agence pour la transition énergétique, 10 millions de tonnes de nourriture consommable seraient jetées chaque année en France.
Il y a près de quinze ans, la marseillaise Julie Ducret se dit que quand même, il y a peut être quelque chose dde mieux à faire de ce gâchis industriel.
Quelle est son idée ?
Cette pionnière imagine alors l’inimaginable. En 2009, transformer des légumes et fruits bios invendus en produits cosmétiques, ça ne coule pas de source. Pourtant, elle va faire du beau avec du laid. La société Pulpe de vie est née. Pour élaborer ses produits cosmétiques, elle rachète les fruits et légumes bio invendus auprès d’une vingtaine de producteurs de la région. Des pêches et des framboises de la Drôme ou des pommes et des carottes des Hautes-Alpes sur une période de deux ans, et au même prix qu’un fruit que l’on trouve dans le commerce.
Et cette initiative ne vise pas seulement à lutter contre le gaspillage alimentaire…
Non, l’idée est aussi de soutenir les producteurs locaux du Sud-Est. De créer une production circulaire. Une fois achetés, les fruits sont envoyés dans un laboratoire à Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence, où ils sont distillés afin d’obtenir des extraits, huiles et hydrolats, des eaux issues de la distillation. Cinq laboratoires de recherche et développement produisent une gamme de produits allant du dentifrice aux soins capillaires en passant par des sérums pour le visage, tous certifiés biologiques et naturels. En prime, la majorité des produits coûtent moins de 10 euros et ils sont vendus principalement en grandes surfaces et non en boutiques spécialisées. Pulpe de vie compte aujourd’hui 600 points de vente
Une stratégie atypique qui paye.
Local, bio, made in France, petits prix, grande surface, Pulpe de vie a trouvé l’équation payante qui lui permet de compter 15 salariés et près de 3 millions d’euros de chiffres d’affaires l’an dernier grâce notamment aux produits capillaires. La société rentable depuis 2019 sort tout juste d’une levée de fonds de près de 2 millions d’euros. Objectif : tripler son chiffre d'affaires d'ici 2026, merci les fruits et légumes moches.