Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.
C’est la débandade sur les marchés boursiers, que ce soit à Paris, Londres ou Wall Street, ils marchés dévissent. Que se passe-t-il ?
On assiste à une sévère correction : l’indice CAC 40 a perdu 9,5% ce mois-ci, le pire mois depuis août 2011. Deux groupes du CAC 40 ont même perdu plus de 20% depuis fin septembre. Le groupe de technologie Atos perd 32% tandis que Kering chute de 23%. Dans cette dégringolade générale, il faut saluer les performances de Publicis, Carrefour et Sanofi qui sont les seules à progresser. Alors pourquoi cette chute qui touche tous les marchés boursiers ? Plusieurs raisons se conjuguent : une croissance mondiale un peu moins bonne, des résultats d’entreprises qui marquent le pas, les effets de la guerre commerciale sino-américaine, les tensions qui réapparaissent dans la zone euro à cause du cirque autour du budget italien. Et puis, bien sûr, un contexte géopolitique tendu avec l’Arabie Saoudite. Mais ce cocktail de raisons n’explique en réalité qu’une partie de l’histoire.
Pourquoi ?
Parce qu’il existe en plus de tout ça des raisons plus fondamentales d’inquiétude. Après la crise de 2008, le monde s’en est sorti a faisant baisser les taux d’intérêt, ce qui a favorisé un endettement à tout va des États, des entreprises et même des particuliers. S’endetter ne coûtait pas cher, alors pourquoi s’en priver ? Mais aujourd’hui, les taux d’intérêt remontent, en particulier aux États-Unis, et il y a des signes de bulle financière qui ne trompent pas. Pour Nicolas Barré, il y a un baromètre qu’il suit depuis longtemps, celui des salaires à Wall Street. Ils sont revenus au niveau d’avant la crise de 2008, à 422.000 dollars par personne en moyenne. Autre indice : ces salaires sont près de six fois supérieurs à la moyenne du secteur privé, comme avant 2008 aussi. Voilà des indices d’une bulle. Une bulle prête à éclater. D’où les craintes qui s’emparent des marchés boursiers en ce moment.
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