Alors que le président a renoncé à se présenter à la présidentielle de 2017 début décembre, la baisse du chômage ne change rien pour lui.
Le chômage poursuit sa baisse alors que François Hollande qui avait lié sa candidature à la baisse du chômage a déjà renoncé ! Mais le président ne regrette pas sa décision. Et c’est lui-même qui l’affirme en privé tous ces derniers jours. Sa décision était en réalité déconnectée des résultats économiques depuis plusieurs semaines. Le chômage baissait déjà le mois dernier, il aurait donc très bien pu se saisir de cette tendance pour annoncer sa candidature.
Ce qui a motivé son renoncement, c’est une analyse froide de la situation politique de la gauche et pas une appréciation de son bilan. Et cette situation politique, François Hollande constate aujourd’hui encore qu’elle n’a pas changé : en résumé, une prolifération de candidats et une gauche fracturée en trois blocs (les socialistes, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron)… Cette équation est à ses yeux perdante et les bons résultats n’entraînent donc chez lui aucun regret.
On peut cependant avoir envie de défendre son bilan. Mais l'historique n'est guère encourageant quand on regarde comment Lionel Jospin, en 2002, qui revendiquait 900.000 chômeurs de moins s’est fait éliminer au premier tour… François Hollande n’a aucun regret à avoir. Pour une raison certes cruelle mais très simple : s’il avait été candidat, les Français ne l’auraient pas crédité de ces bons résultats ! D’abord parce que toutes les enquêtes qualitatives montrent que François Hollande souffre d’un trait d’image terrible : celui de ne pas être en maîtrise des événements, celui d’être plus commentateur qu’acteur. Ensuite, et là encore les enquêtes le montrent, les Français ont intégré, à tort ou à raison, que les responsables politiques n’ont pas réellement prise sur le chômage…
En gros, si ça s’améliore c’est que l’économie repart, pas que François Hollande a été bon. Enfin, les bonnes nouvelles mettent entre 6 et 9 mois après leur annonce pour être ressenties par les citoyens et pour qu’ils les évoquent quand on les interroge. Donc pas de regret, cette baisse du chômage n’aurait en rien garanti une victoire en mai. Et ce qui vaut pour François Hollande vaut pour n’importe quel candidat qui sortira vainqueur de la primaire.