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Déchéance de nationalité : l'interminable feuilleton

Le coup d’œil d’Eugénie Bastié

4 février 2016

Episode - 00 minutes - Société

Description

La presse quotidienne revient ce jeudi sur les calculs politiciens concernant la déchéance de nationalité.


Ce matin en Une de vos journaux, il y a cette photo effroyable mais qu’il faut regarder en face même si regarder ne suffira pas.
Elle est en Une du Monde : 2 soldats turcs qui soulèvent le corps d’un enfant pour le mettre dans un sac. Réfugiés : 300 enfants sont morts en Méditerranée depuis 5 mois.

Pendant ce temps en France, on est toujours sur les débats dérisoires.
Le Figaro : Déchéance : le congrès de Versailles aura-t-il lieu ?
Libération : Déchéance : Stop.
Et Jean-Jacques Urvoas, en Une d’Aujourd’hui en France : Nous irons jusqu’au bout.

Enfin, il est beaucoup question du séminaire du Front national qui cherche la recette d’une victoire au second tour :
L’Opinion : L’Euro, cactus de Marine Le Pen avec ce dessin de Kak : Marine Le Pen assise à côté de Florian Philippot devant les troupes rassemblées :
En résumé : peut-on adopter un programme crédible sans perdre l’électorat crédule ?

Déchéance

Après plus d’un mois de tours et de détours sur un débat filandreux, la situation politique est plus que jamais inextricable. Loi illisible, tranche Grégoire Biseau dans Libération, désastre pour Rémy Godeau dans L’Opinion, tous parlent de calculs politiciens, de tours de passe-passe, de réécriture d’un texte trop tordu pour être honnête. "Le seul bénéfice de la proposition faite par Hollande au lendemain des attentats, écrit Jean-Louis Hervois dans La Charente Libre, aurait été de réunir les Français à travers leur représentation. C’est définitivement raté". "S’il fallait un témoin de la profondeur du gouffre séparant les cabinets ministériels du reste du pays, achève Sébastien Lacroix dans L’Union, il faudrait retenir cette polémique absconse dont tout le monde convient qu’elle n’aura aucun effet dans la lutte pour les djihadistes".

Ecole

A côté de ce débat lunaire, le dossier de L’Obs nous fait retomber sur terre. L’école défiée par la religion. Le journal publie une enquête menée auprès de 9.000 collégiens des Bouches-du-Rhône, une sorte de thermomètre de la jeunesse. Première question : as-t-u une religion, et si oui laquelle ? Pas de religion : 38,8%. Catholique : 30,4%. Musulmane : 25,5%. Es-tu fier de ta religion ? Oui à 49,4% pour les catholiques. Oui à 90,7% pour les musulmans. Quand on entre dans les détails, on comprend les difficultés de l’école. Ceux qui croient que Dieu a créé les espèces vivantes et qui récusent la théorie de l’évolution sont 71,8% parmi les musulmans. 48,2% parmi les catholiques. 5,7% parmi les autres. De même, les musulmans sont 53,3% à estimer que les livres et les films qui attaquent la religion doivent être interdits. Et environ 40% à partager l’idée que la femme est faite avant tout pour concevoir des enfants et les élever. Et en cas de conflit entre la loi et la religion, 68,1% des collégiens musulmans choisissent les principes religieux. L’article raconte le dialogue entre les élèves et leurs professeurs, l’attitude de plus en plus dévote de ces gamins qui n’imaginent pas se marier avec quelqu’un d’extérieur à leur communauté, qui estiment pour beaucoup que les homosexuels ne sont pas des gens comme les autres et dont la phrase récurrente est : ça se fait pas. Des élèves qui glanent sur internet la certitude que le nom d’Allah est apparu dans les vagues après le tsunami de Fukushima ou qu’une jeune fille a été changée en kangourou parce qu’elle avait blasphémé, photos à l’appui. Myriam qui a passé un Bac scientifique et continue à la Fac en considérant qu’il a bien fallu apprendre la théorie de l’évolution à l’école mais qu’évidemment, ce n’est qu’une théorie. Hubert, scolarisé dans un établissement catholique intégriste, et qui en est au même point. On pourrait se réjouir que L’Obs dresse ce constat, espérer qu’il posera les bases d’une réflexion sur une religiosité devenue obscurantiste et identitaire. Mais on pourrait aussi ressortir les articles parus quand le rapport Obin, en 2004, alertait sur les mêmes phénomènes. Stigmatisant, non scientifique… Il ne faut pas voir trop tôt.

Censure au cinéma

On trouve dans Le Parisien ou Le Figaro des articles sur la décision d’interdire désormais aux moins de 16 ans au film de Lars Von Trier Anti-Christ sorti en 2009. Dans Le Parisien, on s’attache avant tout au profil de l’association Promouvoir qui mène le combat contre les films aux scènes de violence ou de sexe trop explicites. Une association qui prétend assurer la promotion des valeurs judéo-chrétiennes et de la famille hétérosexuelle. Pour autant, se pose la question de la censure. En ligne de mire, le film Bang gang qui montre des scènes de sexe entre adolescents et qui a déjà été interdit aux moins de 12 ans. Le Parisien raconte que la réalisatrice ne comprend absolument pas la démarche. Je m’intéresse à la sexualité du point de vue de l’intime, dit-elle. Si on compare ces scènes aux images incroyablement crues que l’on trouve sur internet, mon film, c’est le monde des Bisounours. Puisqu’il y a pire sur le net, après tout, les gamins de 12 ans peuvent bien regarder.

Journalisme au long cours

Pour ceux qui aiment le reportage, l’enquête, le temps long, bref, ce que pouvait être le travail journalistique avant les chaînes d’informations continues et les alertes smartphones, il existe un site internet en forme de havre de paix. Ulyces propose des articles comme des récits dépaysants et profondément humains. Des combattants kurdes d’Irak aux méthodes pour se préparer au tourisme spatial en passant par l’histoire du studio qui a conçu les effets spéciaux de Star Wars, c’est une fenêtre sur le monde. Vous y apprendrez comment Pancho Villa, en 1914, avait signé un contrat d’exclusivité avec un studio hollywoodien pour la retransmission de son combat révolutionnaire. Vous découvrirez Deep Dream, le générateur d’hallucinations numériques de Google. Bref, vous vous apercevrez que le journalisme existe encore.

 

 

Le journalisme, ça sert aussi à faire émerger de grands débats. Libération nous signale ce qui agite le sport aujourd’hui. Faut-il autoriser le port du bermuda au golf ? Pas dans les compétitions, évidemment, seulement à l’entraînement. St-Etienne doit-il être sanctionné pour la banderole affichée à Geoffroy-Guichard : Argent sale accepté, liberté bafouée, classes populaires écartées, bienvenue au PSG. Et enfin, une dernière question : faut-il forcer les fédérations sportives australiennes à faire voyager les femmes en business comme les sportifs hommes ? Oui, la question se pose. Mais il y a visiblement beaucoup de questions qui se posent, dans nos écoles par exemple, qui risquent de bousculer nos évidences. Les femmes doivent-elles faire du sport ou rester à la maison faire des enfants ?

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