Patrick Poivre d'Arvor a été placé en garde à vue et interrogé dans le cadre d'une affaire d'escroquerie en bande organisée concernant la société Aristophil.
Le fait média du jour, c’est Patrick Poivre d’Arvor qui a passé la journée d’hier en garde à vue. Le journaliste a été auditionné au 36, quai des Orfèvres à Paris.
Une information révélée hier soir par le magazine Closer et confirmée un peu plus tard dans la soirée par l’AFP.
L’ancien présentateur du 20 heures de TF1 a passé la journée d’hier au siège de la police judiciaire. Il était entendu sous le régime de la garde à vue dans le cadre d’une affaire d’escroquerie "l’affaire Aristophil" du nom d’une société suspectée par les enquêteurs d’avoir trompé plusieurs milliers d’investisseurs.
Depuis le mois de mars dernier, cette société a été placée en liquidation judiciaire. Son patron est mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" et il est présenté comme un proche de Patrick Poivre-d’Arvor.. C’est donc dans le cadre de cette enquête que le journaliste a été entendu hier.
Il est ressorti libre du 36 quai des Orfèvres. Le journaliste n’a pas été mis en examen à l’issue de cette audition menée par la sous-direction des affaires économiques et financières. Il n’a pas non plus été déféré devant la juge Bilger en charge de l’instruction.
C’est quoi, cette société Aristophil ?
Aristophil proposait d’investir son argent dans des manuscrits anciens. Elle était dirigée par Gérard L’héritier, un homme d’affaires, dont la fortune est estimée à 100 millions d’euros.
L’activité d’Aristophil consistait à acheter des autographes ou des lettres signées de la main de personnalités célèbres de Louis XVI au Marquis de Sade en passant par le Général de Gaulle.
Elle faisait de la spéculation sur la valeur de ces manuscrits. Pour les acquérir, Aristophil faisait appel à de petits épargnants qui touchaient chaque année des intérêts.
Selon les enquêteurs, ils seraient 18.000 à avoir souscrit un contrat de ce type pour un montant global estimé entre 850 et 900 millions d’euros.
Si la brigade financière s’intéresse d’aussi près à Aristophil, c’est parce qu’elle soupçonne la société de fonctionner sous une forme un peu spéciale. Elle fonctionnerait sous la forme de ce qu’on appelle en finance une "cavalerie".
La cavalerie, c’est une escroquerie dans laquelle l’argent frais apporté par les nouveaux épargnants sert à payer les intérêts des anciens épargnants. Un fonctionnement pyramidal frauduleux notamment utilisé par l’escroc américain Bernard Madoff dans l’affaire des subprimes.
Mais pourquoi Patrick Poivre-d’Arvor est-il mêlé à cette histoire ?
Les liens entre Patrick Poivre d’Arvor et Gérard L’héritier sont avérés. L’ancien présentateur est un écrivain et un passionné de littérature. Il a le goût des belles lettres et il a régulièrement mis sa notoriété au service d’Aristophil. Selon une source citée par L’Express au mois de mars dernier, PPDA était même considéré comme le "parrain" de la société.
S’il a été interrogé hier par les enquêteurs, c’est parce qu’il aurait bénéficié d’un prêt de la part de la société d'un montant de 400.000 euros qu’il n’aurait jamais remboursé.
C’est que croit savoir Closer…
L’AFP en revanche évoque un autre motif pour cette audition : les policiers de la sous-direction des affaires économiques et financières se demanderaient si PPDA n’a pas été utilisé par le patron d’Aristophil pour appâter le chaland, pour attirer de nouveaux épargnants.
Ce matin, nous avons cherché à joindre Patrick Poivre-d’Arvor pour en savoir davantage mais, pour l’heure, nous attendons toujours sa réponse.