Le CSA a retiré son autorisation de diffusion à la chaîne Numéro 23 à partir du 30 juin prochain. Une décision totalement historique.
Le fait média du jour, c’est la disparition annoncée de Numéro 23. Hier soir, le CSA a retiré son autorisation d’émettre à la chaîne de la TNT. Une décision historique !
Que s’est-il passé hier ?
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel était réuni en assemblée plénière et il a pris cette décision inédite : il a retiré à Numéro 23 son agrément, son autorisation d’émettre. Dans son histoire, c’est la première fois que le gendarme de l’audiovisuel prend une mesure aussi radicale. Une mesure qui prendra effet le 30 juin prochain.
Si le CSA voit rouge et tape du poing sur la table, c’est à cause d’une manœuvre du propriétaire de Numéro 23, la société Diversité TV. Il y a quelques mois, Pascal Houzelot, son PDG, a décidé de revendre la chaîne, deux ans et demi seulement après sa création.
C’est ce délai, qui semble un peu court au CSA, qui est contraire avec ce que Diversité TV annonçait au moment de sa candidature en promettant de travailler sur le long terme.
Mais c’est aussi le montant de cette transaction qui est au cœur du problème : Numéro 23 devrait être cédé au groupe NextRadio TV, propriétaire de BFM TV et RMC, pour un peu plus de 88 millions d’euros. Une plus-value démesurée quand on sait que la fréquence a été attribuée en 2012 pour zéro euros. Au nom du principe de gratuité en vigueur lors de l’attribution d’un nouveau canal.
En clair, ce qui reste en travers de la gorge du CSA est finalement assez simple : il a le sentiment de s'être fait berné. Il voit dans la revente de Numéro 23 une manœuvre de pure spéculation.
En retirant son agrément et en coupant la fréquence attribuée à la chaîne, le gendarme de l’audiovisuel exprime sa déception d’une part, mais il veut surtout interdire une transaction qu’il juge, sans le dire aussi clairement, totalement immorale.
Cette décision pourrait donc remettre en cause la vente de Numéro 23 ?
Oui, par "effet domino". La cession de la chaîne au groupe NextRadioTV a été annoncée en avril dernier, mais elle n’est pas encore effective.
D’ici là, si Numéro 23 perd son autorisation d’émettre, concrètement, elle n’existe plus. Si elle n’existe plus, elle ne peut donc plus être vendue.
Mais cette suspension n’est pas immédiate. La décision rendue publique hier ne prendra effet que le 30 juin prochain.
Pour l’heure donc, pas encore d’écran noir. Si vous zappez sur Numéro 23 aujourd’hui, vous aurez toujours droit à des concours de tatouage, à des documentaires sur les grosses cylindrées ou sur les brigades anti-criminalité.
Le CSA laisse un peu plus de huit mois à Numéro 23 pour changer d’avis, pour annuler sa mise en vente mais aussi pour trouver la parade. Cette parade, ce pourrait être un recours devant le Conseil d’État.
Ce matin, on attend toujours le commentaire de Pascal Houzelot.