Publicité
Publicité
"Nicolas Sarkozy n'a pas abandonné la politique"

"Nicolas Sarkozy n'a pas abandonné la politique"

La Carte blanche de Catherine Nay
17 mars 2018 Épisode · Politique
Description de l'épisode

Ce samedi, Catherine Nay analyse le retour dans le jeu politique de Nicolas Sarkozy.


Bonjour Catherine,

Bonjour Wendy, bonjour à tous.

Au soir de sa défaite à la primaire de la droite, en novembre 2016, Nicolas Sarkozy annonçait son retrait de la politique. "Je ferai une vie avec plus de passion privée et moins de passion publique." Mais ces temps-ci, on a l'impression que la passion publique ne l'a pas abandonné !

Oui, à l'époque, il avait dit à Brice Hortefeux : "La page est tournée. Je ne recevrai que ceux qui m'ont soutenu." Mais au fil des mois, des Républicains, qui n'avaient pas été de fidèles soutiens - et même pire, besoin de repères ou de pères, ont demandé à le voir. Il n'a pas pris de bâton pour les mettre dehors, bien au contraire. Etre sollicité par eux était presque pour lui une petite revanche. Il s'est reconverti dans le privé, en mai dernier, au conseil d'administration du groupe Accor. Il avait toujours ses conférences à l'étranger. Emmanuel Macron sollicitait ses avis, l'invitait à déjeuner, ce qui est gratifiant. C'était sa nouvelle vie.

Mais depuis quelque temps, il a multiplié les interventions.

En effet, il a parlé football sur la chaîne L'Equipe en janvier, évoquer ses lectures sur Public Sénat. Il est le parrain de la campagne "guérir le cancer pour l'enfant au 21ème siècle", il l'a dit sur France 5. Autant de manifestations qui ne risquent pas de susciter la polémique, déclencher les hostilités mais, au contraire, très bonnes pour l'image : révéler d'autres facettes de sa personnalité. D'ailleurs, il notait avec satisfaction une remontée dans les sondages. Ce qui est toujours bon pour le moral.

Entendu sur europe1 :
Nicolas Sarkozy a le droit de déshériter qui il veut

Et il n'a pas abandonné le terrain politique.

Non. Le 6 mars, il était l'invité de Gérard Larcher, au Sénat, pour apporter son témoignage sur la révision constitutionnelle de juillet 2008. Un texte adopté il y a dix ans. Parmi les acquis, il a vanté : la transparence des nominations dans les établissements publics, la soumission de la présidence de l'Elysée au contrôle de la Cour des comptes, l'établissement de la question prioritaire de constitutionnalité, un progrès majeur et historique. Selon lui, le Parlement était sorti renforcé de cette révision. Au passage, il a redit son opposition à la procédure des ordonnances, comme au recours au 49.3. Et il déconseille à Emmanuel Macron la procédure référendaire. Il a fait un tabac chez les sénateurs ! Philippe Bas, le président de la Commission des lois, exultait : "Je deviens Sarkozyste", clamait ce chiraquien.

Et ça n'est pas tout.

Mercredi, il a rencontré Laurent Wauquiez à Lyon. Pas d'image, pas de déclaration. La rancune est-elle jetée à la rivière ? Le lendemain, Nicolas Sarkozy était à Tourcoing pour décorer le maire, un vieux gaulliste, Gérald Darmanin, bien sûr, était présent. Ce devait être une réception privée, mais Nicolas Sarkozy a fait entrer les journalistes. Et il a rendu hommage au ministre du budget, comme à son disciple préféré, l'a assuré de sa confiance, de son soutien (et en ce moment, il en a besoin) : "Darmanin est mon ami, je suis le sien. Il est libre, je le suis. Il est fidèle, je le suis." Comprenez : Nicolas Sarkozy préfère Darmanin à Wauquiez. Chez les Républicains, ce Darmanin parti chez Macron est un traître. Mais après tout, Nicolas Sarkozy a le droit de déshériter qui il veut. Il avait aussi reçu Valérie Pécresse, un rendez-vous pris depuis longtemps, laquelle se pose en opposant interne à Laurent Wauquiez. A bon entendeur, salut ! La politique, quoi !

Au début du mois, il a fait une conférence à Abu Dhabi, et tenu des propos qui font couler beaucoup d'encre.

Le sujet : "Les grands leaders. Les démocraties détruisent tous les leaderships. Elles sont devenues un champ de bataille où chaque heure est utilisée par tout le monde pour détruire celui qui est en place. Comment voulez-vous avoir une vision à long terme pour un pays ? Les grands leaders sont issus de pays qui ne sont pas de grandes démocraties.". Et de citer le Président chinois, qui vient d'être réélu, et qui projette de transformer la constitution pour devenir président à vie. Vladimir Poutine, bien parti pour faire de même, tout comme le Prince Mohamed Ben Salman d'Arabie Saoudite. Où est le populisme en Chine ? Où est le populisme en Arabie Saoudite ? "Où il y a un grand leader, il n'y a pas de populisme", dit Sarkozy. Et pour cause, il n'y a pas de populisme dans les pays où l'opposition est bâillonnée, incarcérée, voire assassinée ! Était-ce un plaidoyer pour le despotisme ?

Animateurs associés
Publicité
En lien avec cette émission
Europe 1
Politique

La semaine politique

Alexis Delafontaine,

La semaine politique, c'est une heure de débats et d’interviews consacrés à l’actualité politique.

Europe 1
Politique

La semaine politique

Alexis Delafontaine,

La semaine politique, c'est une heure de débats et d’interviews consacrés à l’actualité politique.

Europe 1
Politique

La semaine politique

Alexis Delafontaine,

La semaine politique, c'est une heure de débats et d’interviews consacrés à l’actualité politique.

De Charles de Gaulle à Emmanuel Macron, Europe 1 a tendu son micro à tous les chefs d’État de la Ve République. Réécoutez ces entretiens exclusifs issus de nos archives qui ont marqué l’histoire politique française.<br /> Vous découvrirez entre autres, le tout premier débat radio ou encore le premier numéro du « club de la presse »…<br /> <br /> “Les Grands Entretiens” est disponible sur le site et l’application Europe 1 ainsi que sur toutes les plateformes d’écoute.<br />

Politique

Démissions !

Olivier Duhamel

Les mandats non déclarés de Jean-Paul Delevoye et les homards de François de Rugy : en l’espace de quelques mois, deux ministres de premier plan ont été poussés vers la sortie en pleine tourmente. Deux cas d’actualité dans une liste en réalité très longue. Avec les meilleures archives d’Europe 1, le politologue Olivier Duhamel raconte l’histoire des démissions de ministres sous la Ve République, d’Antoine Pinay à Jean-Pierre Chevènement, des "Juppettes" à Arnaud Montebourg. Au fil des années, nos ministres en sont venus à répondre de moins en moins de leurs actes sur le plan strictement politique pour relever d’une responsabilité morale, plus diffuse, plus aléatoire. Au point de mettre la démocratie en danger ?Ce podcast est réalisé en partenariat avec Le Club des Juristes.

Jacques Chirac, l’ancien président de la République, est mort à l’âge de 86 ans. Il n’était plus apparu en public depuis plusieurs années mais son destin a épousé pendant des décennies celui de la France, de la Corrèze à l’Elysée. Découvrez nos récits et réécoutez nos meilleures archives dans ce podcast "Chirac : une histoire française".

Politique

Après #PassionConstitution, Olivier Duhamel revient pour une nouvelle série "podcastique" en huit épisodes intitulée "Nos présidents dans la tourmente". Car cela ne vous a pas échappé : Emmanuel Macron a dû faire face ces derniers mois à une crise sociale et politique d’une ampleur inédite, celle des "gilets jaunes". Mais avant lui sous la Ve République, d’autres chefs de l’Etat français ont également affronté des tempêtes, des tourmentes, des "affaires", bref des crises en tout genre. Comment ont-ils fait face ? Et en quoi les institutions les ont aidés à tenir ? Ce podcast est réalisé en partenariat avec Acadomia

1958-2018 : il y a 60 ans naissait la Ve République. Mais la Constitution n’a pas été écrite en une nuit et ce régime ne s’est pas installé du jour au lendemain, loin s’en faut. Dans une série originale inédite imaginée pour Europe 1 Studio, Olivier Duhamel raconte la naissance de la Ve République. De Colombey-les-Deux-Eglises à l’Elysée, en passant par Alger : découvrez ce récit en huit épisodes avec les archives de l’époque au micro d’"Europe numéro 1".

A l'occasion des élections municipales , qui ont lieu les 15 et 22 mars 2020, Europe 1 et ses reporters viennent à votre rencontre et celle de vos élus. Aux quatre coins du pays, nous racontons vos histoires des municipales, à travers des portraits et des reportages glanés dans certaines des 34.968 communes de France.Les élections municipales françaises ont lieu les 15 et 22 mars 2020. Les habitants des 34.968 communes sont invités à se rendre aux urnes pour renouveler leurs conseils municipaux. Jusqu’au jour de l’élection, Europe 1 et ses reporters, aux quatre coins du pays, iront à la rencontre de ces élus en qui vous avez confiance pour gérer votre quotidien.Et pour comprendre ce que vous attendez d’eux - et pour vous écoutez ! -, nous irons à votre rencontre : à Chanteloup-les-Vignes pour parler sécurité et la laïcité, à Mourenx pour donner la parole à la France périphérique, à Langouët pour évoquer les questions d’environnement et dans l’est pour s’intéresser à la ruralité. Chaque jour, retrouvez dans ce podcast une sélection des meilleurs sujets.

Politique

Chaque vendredi matin après le journal de 8h30, Catherine Nay livre sa vision de la situation politique du moment.

Politique

Chaque vendredi, Catherine Nay a carte blanche pour décrypter un fait politique qui a marqué la semaine.

Les élections présidentielles n’ont pas de secret pour Catherine Nay. La journaliste, grande voix d’Europe 1, connaît tout des petites histoires qui ont fait la grande Histoire dans les couloirs de l’Elysée pendant la Ve République. Avec le podcast "Inséparables", vous allez découvrir une facette méconnue de l’exercice du pouvoir, celle d’une histoire de couples : les chefs d’État et leurs Premières Dames bien sûr mais aussi des duos d’hommes politiques qui, parfois, se sont transformés en duels : du général De Gaulle aux côtés de son Premier ministre Georges Pompidou aux couples à la ville comme Bernadette et Jacques Chirac ou encore Nicolas et Cécilia Sarkozy. Sous la plume et la voix de Catherine Nay, tout devient romanesque.