François Asselineau affirme que l’Europe a déjà donné plus de six milliards à la Turquie.
Le Vrai Faux de l’Info avec les contradictions de l’Union Européenne.
Contradictions pointées par François Asselineau, quelques jours après le referendum en Turquie, qui conforte la mainmise du président Erdogan sur les institutions. Le candidat dénonce une europe inconséquente, qui finance depuis des années la Turquie.
François Asselineau : "je rappelle qu'il y a déjà plus de six milliards d'euros qui ont été donnés par l'UE à la Turquie depuis des années pour la procédure dite de mise à niveau avant l'entrée".
L’Europe a déjà donné plus de six milliards à la Turquie, c’est vrai ou c’est faux ?
C’est vrai. La Turquie a même touché un peu plus, selon le décompte que nous a fourni la commission européenne. Sept milliards européens sont déjà entrés dans ses caisses et six milliards supplémentaires doivent lui être versés dans les trois ans qui viennent. Principalement de deux sources : les trois milliards promis pour la gestions des réfugiés, c’est l’accord de l’an dernier, un tiers a déjà été versé et l’instrument d’aide de préadhésion, ce sont des fonds que touche la Turquie depuis 2002 déjà, qui se sont étoffés quand les négociations se sont ouvertes en 2005. Officiellement, ils doivent l’aider à rattraper les standards de l’Union en terme d’environnement, d’innovation, mais aussi de droits de l’homme. C’est écrit dans les textes. La France, compte tenu de sa contribution au budget de l’Europe, a versé à elle seule environ un milliard à la Turquie. Et pour vous donner une idée de l’importance des montants : la Turquie a touché plus d’argent entre 2007 et 2013, que la Slovénie par exemple, pourtant membre de l’Union.
Mais qu’ont-ils financé ces milliards ?
Depuis 2002, une foule de projets. Ça va de l’alphabétisation des femmes au Kurdistan, à la construction d’infrastructures. Mais en 2009, la Cour des comptes européenne s’était alarmée : impossible d’évaluer l’efficacité de ces programmes gérés par le gouvernement turc. Les critères étaient mal définis et le contrôle insuffisant. Depuis l’information n’est pas beaucoup plus claire, mais le programme se poursuit. Et c’est ce qui paraît le plus surprenant ! Pas question, pour la Commission Européenne, de suspendre ces financements même s’il est manifeste que la Turquie n’intégrera pas l’Union. Les versements se poursuivent peut-être parce que des entreprises européennes sont impliquées dans ces programmes, selon un diplomate, mais aussi parce que cela permet à l’Europe de garder un lien avec certains ministères et que l’on redoute en fait que ce lien soit rompu.