Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
C’est la seconde crise gouvernementale en un mois, cette fois autour du premier baron du macronisme, Gérard Collomb.
Comment cette crise entre Collomb et Macron est-elle née ?
En fait, tout a commencé cet été. Selon nos informations, Collomb (qui veut aller à Lyon) souhaite quitter le gouvernement. Il est déstabilisé par une campagne locale sur son âge et sa santé. Macron refuse, on va attendre le bon moment.
L’affaire Benalla agit comme accélérateur de la crise. Gérard Collomb affirme devant les parlementaires ne pas connaître Alexandre Benalla.
Cette position lui sera très fortement reprochée au ministre de l’Intérieur, notamment par Brigitte Macron lors d’un dîner le 10 septembre en petit comité.
Emmanuel Macron lui demande de rester jusqu’à mi-octobre, il lui permettra alors de partir lors d’un remaniement. Mais blessé, Gérard Colomb décide de rompre les amarres en premier.
On assiste à une crise d’autant plus grave que le président Emmanuel Macron a fait de l’autorité restaurée et d’une posture dite jupitérienne, les deux piliers de son action présidentielle.
Un mois après la démission en direct de Nicolas Hulot, c’est la démission par voie de presse du ministre de l’Intérieur.
Le fait est incontournable, Emmanuel Macron est encore contraint de se plier à un agenda. Le premier baron du macronisme inflige au président un scénario fâcheux en lui piquant son horloge.
Ce mardi soir, Emmanuel Macron a voulu donner le sentiment que la situation était maîtrisée, il recevait des parlementaires pour leur parler du budget,
Mais la crise est mal vécue à l’Élysée car depuis quelques semaines, on a mis en place un nouveau dispositif pour un président inflexible dans ses réformes avec une majorité réorganisée et au contact des Français.
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Mais le processus de crise entamée il y a quelques mois est allé plus vite que les hommes du président.
Emmanuel Macron a prévu de rendre hommage au Général de Gaulle à Colombey-les- Deux-Églises ce jeudi.
Il doit ensuite parler de la constitution devant les anciens présidents de la République.
Alors aujourd’hui, il n’a pas d’autre choix que de réaffirmer son autorité contestée et trouver autre chose à dire que les éléments de langage usés jusqu’à la corde d’une équipe de ministres au travail.
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Entre la situation intérieure et européenne, les enjeux sont considérables pour le pays.
À l’Élysée, on doit tourner la page de Gérard Collomb et reconstruire une équipe capable de briser la solitude du président Macron.