Le parti socialiste se tourne vers Martine Aubry car il a peur de perdre le bastion du Nord-Pas de Calais au regard des récents sondages.
A quelques mois des élections régionales, les socialistes sont très inquiets pour leurs couleurs dans la région Nord-Pas-de-Calais Picardie. Tous les sondages les donnent battus. Selon le denier, publié dans La voix du Nord, le Front national, vraisemblablement représenté par Marine Le Pen arrivait largement en tête, devant Xavier Bertrand, candidat Les Républicains. Autant dire que dans le Nord, la pression s'accentue considérablement sur Martine Aubry, qui a refusé de mener elle-même la bataille.
Le sondage de la peur. Cette dernière enquête a fait paniquer les socialistes : le PS n'est qu'en troisième position, dix points derrière la droite et presque 20 points derrière le FN. Les élus ayant des attaches dans la région refusent de se plier au diktat de la maire de Lille - qui a déjà imposé son candidat Pierre de Saintignon.
Cuvillier ou Kanner à la rescousse ? Les plus inquiets – ou les plus prévoyants ? - anticipent déjà le symbole que cela représenterait de perdre ce bastion de la gauche. Alors, en coulisse, certains commencent à lancer d’autres hypothèses. Un changement de candidat est même imaginé, et les noms de Frédéric Cuvillier, ancien ministre et maire de Boulogne-sur-mer, ou de Patrick Kanner, ministre de la Jeunesse et des Sports, commencent à refleurir.
"Je n’ose pas lui dire qu’il faut qu’elle y aille". Au PS, pour le moment, on ferme la porte. Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire, refuse de penser que changer de nom pourrait donner plus de chance à son parti. Alors tout naturellement, les regards se tournent de nouveau vers Martine Aubry elle-même. "Dès que Marine Le Pen va se lancer, on sait que la pression va être forte", confirme un proche de la maire de Lille. "Je n’ose pas lui dire qu’il faut qu’elle y aille. Mais sinon elle va devoir assumer une défaite par procuration", renchérit un de ses amis.
Martine Aubry va beaucoup se montrer dans la campagne à partir du mois d’octobre. Et l'ancienne patronne du PS compte bien user de ses bonnes relations avec les Verts pour tenter d’arracher une union de la gauche au premier tour. Pour le moment, c’est mal engagé. Mais comme le dit un proche de Martine Aubry : "qui peut dire ce qui se passera dans 4 mois..."