Anicet Mbida nous présente chaque matin les plus belles inventions françaises.
Les peintures classiques sont conçues à 70% de produits pétrochimiques. Cela explique les têtes de mort et les croix noires sur les étiquettes des produits : ils peuvent être dangereux pour la santé, notamment à cause de leurs émanations toxiques. En utilisant des algues comme matière première, on arrive à faire une peinture bio, naturelle et saine qui ne rejette plus de composants nocifs. C’est ce qu’a réussi à faire la société Algo Paint après cinq ans de recherche et développement.
Avec les marrées vertes, l’entreprise bretonne n’a aucun mal à trouver des algues. Son usine est installée à une heure des côtes, à Vern-sur-Seiche près de Rennes, en Ille-et-Vilaine. Pourtant, il existe de nombreuses références de peintures estampillées d’un label environnemental. Mais ces peintures acryliques "écolabel" contiennent quasiment toutes encore des dérivés du pétrole. Donc elles émettent aussi des polluants dans l’air.
La peinture aux algues, elle, a été contrôlée avec des rejets dix fois inférieurs au pallier le plus strict de l’écolabel Européen. Elle est donc plus vertueuse. Jusqu’ici elle était réservée aux professionnels. Mais la société vient de réussir une campagne de financement participatif de 450.000 €, ce qui va lui permettre d’attaquer le grand public. On devrait donc plus facilement trouver ses peintures en grande surface et dans les magasins de bricolage.
Les prix seront évidemment plus élevés : compter, en moyenne, 15 à 20% de plus qu’une peinture classique. En revanche, pas d’odeur, un séchage en une heure et 12 m² couverts avec un litre, contre 9 pour les peintures classiques. Donc il y a quand même quelques arguments au-delà de l’aspect écolo.
La société travaille désormais sur une peinture pour l’extérieur mais, cette fois, à base de coquilles d’huître ! Une autre matière première locale, naturelle et renouvelable.