Anicet Mbida nous présente chaque matin les plus belles inventions françaises.
Il s'appelle William Amor, 35 ans, et s'est installé juste devant la gare de l’est à Paris dans le 10e arrondissement. Il ne supportait plus de voir des sacs plastiques trainer dans son quartier. Un jour, il décide de les ramasser et d’en faire quelque chose de beau, de précieux. Ce sera des fleurs : lotus, coquelicots, orchidées. Les pétales sont en plastique découpé, travaillé au chalumeau. Le pistil en poils de brosse à dent.
Le résultat est magnifique, impressionnant, toutefois loin de l’hyper réalisme. Car l’artiste souhaite rappeler que ses fleurs sont en plastique. Une façon, pour lui, d’alerter sur le gaspillage et la pollution. D’ailleurs, il s’est même amusé à leur donner des petits noms : Camelia Plasticus Pollutus, Narcissus poeticus petroliferus…
Au départ, il faisait fleurir le plastique pour s’amuser. Mais des proches l’ont convaincu de vendre et d’exposer son travail. C’est ce qu’il a fait, en baptisant son projet "les créations messagèrese. Et le succès est au rendez-vous. La raison ? Probablement la poésie de ces fleurs éternelles. Elles ne faneront pas avant 450 ans, le temps que met le plastique à se décomposer dans la nature.
Il faut entre 30 et 40 minutes pour concevoir de telles fleurs. Un travail minutieux, entièrement réalisé à la main. Ce qui explique les prix élevés : 10 € la fleur, 30 € la petite branche, et jusqu’à plusieurs milliers d’euros pour certaines créations. Car le projet se double désormais d’une dimension sociale. William Amor travaille avec une association pour enseigner son savoir-faire aux démunis et aider à leur réinsertion. Une façon de faire de l’art plastique social et écolo.