Anicet Mbida nous présente chaque matin les plus belles inventions françaises.
On se demandait comment le trublion de la place Vendôme arrive à avoir des prix aussi bas. Il ne s’est jamais caché de fabriquer en Chine, en Inde et à Taiwan. Ce qui explique les délais de huit à neuf semaines sur les alliances par exemple. Mais aujourd’hui, 50% de la production s’effectue en France. Les délais sont donc plus courts (10 jours pour une alliance sur mesure). Mieux : d’ici mars prochain, la société promet que 100% du catalogue sera Made in France.
Les prix n’augmentent pas pour autant. Mauboussin a quelque peu rogné sur ses marges et surtout fait beaucoup d’économies. Par exemple : il a déménagé sa boutique historique de la place Vendôme, pour aller un peu plus loin, rue de la paix. L’économie ? Un loyer divisé par dix ! 200.000€ au lieu de 2 millions. De même, la boutique de New York, déficitaire, a été fermée : 3 millions d’euros économisés. Enfin, il y a les petites astuces : certaines bagues sont creuses, donc elles nécessitent moins de métal précieux.
Résultat, la société revendique aujourd’hui des prix similaires à ceux du manège à bijoux Leclerc. Sauf que ses bagues ne sont pas fabriquées en Asie, mais par des sous-traitants en Alsace et dans le Rhône. Pour un grand nom de la joaillerie, la comparaison avec le manège à bijoux peut surprendre. Mais c’est un statut qu’ils assument : Mauboussin vise désormais la "joaillerie accessible".
Mais pour être rentable, surtout en fabriquant en France, il doit augmenter ses volumes. En 2014, il vendait 1.500 montres à 2.000€. L’année dernière, il est passé à 15.000 modèles vendus 300€. Le calcul est simple : un chiffre d’affaires supérieur de 1,5 million d’euros. Et bientôt, toutes ces montres seront également fabriquées en France près de Besançon.