La construction du Center Parcs de Roybon, en Isère, prendra plus de temps que prévu. La justice a en effet donné en partie raison aux associations qui s'opposent à ce projet : le tribunal administratif de Grenoble a suspendu mardi une partie des autorisations préfectorales, en pointant une incompatibilité avec la Loi sur l'eau, selon les informations de France Info. Résultat, le défrichement en cours de la zone est interrompu. Pierre&Vacances-Center Parcs a annoncé mercredi qu'il allait se pourvoir en cassation auprès du Conseil d'Etat.
Le juge a estimé qu'un doute existait "quant à la suffisance des mesures prévues par l'arrêté pour compenser la destruction de zones humides qu'entraînera la réalisation du projet". Ces destructions sont l'un des nerfs de la guerre pour les opposants au projet. De même, le juge a "considéré qu'un doute existait sur la légalité" du premier arrêté, "en raison de l'absence de saisine de la Commission nationale du débat public sur le projet de 'Center Parcs', laquelle est obligatoire pour les équipements touristiques dont le coût estimatif excède 300 millions d'euros".
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Roybon mise sur Center Parcs pour se dynamiser. Cette commune iséroise a passé un accord avec le groupe Pierre & Vacances pour héberger un Center Parcs, en l’occurrence mille cottages avec une bulle tropicale sur 200 hectares au coeur de la forêt de Chambaran. La commune mise beaucoup sur ce projet pour relancer l'activité économique et éviter l'exode rural, sauf que ce chantier suppose de raser 150 hectares de zones humides qui abritent une cinquantaine d'espèces protégées.
Un projet contesté. Plusieurs associations écologistes s'opposent donc au projet. D'abord physiquement, avec des militants "zadistes" qui occupent depuis début décembre une maison à proximité du site pour stopper le chantier. Ensuite légalement, en saisissant le tribunal administratif de Grenoble pour contester les décisions du préfet. Ce dernier a publié deux arrêtés pour autoriser le défrichement de la zone : un arrêté au nom de la Loi sur l'eau, un autre autorisant la destruction d'espèces protégées. Si ce dernier arrêté n'a pas été remis en cause par le tribunal administratif, le premier vient en revanche d'être retoqué.
Mais qui sont ces opposants au projet ? Il y a d’abord des associations de défense de l'environnement, mais aussi la Fédération de pêche de la Drôme. Ils ont été rejoints depuis peu par des militants "zadistes". Tous remettent en cause le respect des règles de consultation du public, la qualité des études d'impact ou l'importance des mesures compensatoires.
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