Les clandestins venaient de Mongolie

Lors de l'enquête, les policiers ont saisi du matériel volé par les membres de la filière, dont des milliers de lames de rasoirs destinées à la revente.
Lors de l'enquête, les policiers ont saisi du matériel volé par les membres de la filière, dont des milliers de lames de rasoirs destinées à la revente. © DR
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Frédéric Frangeul avec Pierre de Cossette , modifié à
Un réseau a récemment été démantelé dans l’ouest de la France après une longue enquête.

C’est une filière d’immigration clandestine atypique qui vient d’être démantelée à Rennes. Après deux ans d’enquête, les policiers ont mis au jour un réseau qui trouve ses racines en Asie centrale, et notamment en Mongolie. Sept personnes, dont six ressortissants mongols et un Chinois, ont été interpellés. Ils sont soupçonnés de vol en bandes organisées dans la région de Rennes. Cette filière opérait en France, mais aussi en Allemagne, en Belgique, ou encore en Italie.

Une enquête longue de deux ans

La piste de ces clandestins débute en Russie, sur les bords du lac Baïkal, en Sibérie Orientale. Là, entre les murs de l'ambassade de Pologne, un fonctionnaire a délivré des visas à ces Mongols, candidats à une nouvelle vie en Europe.

Les policiers de l’Ocriest, l’Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titre, se sont eux penchés sur ce qui ressemblait d’abord à un réseau de voleurs très organisés qui écumaient les magasins de l'ouest de la France.

Mais le travail des enquêteurs s’est rapidement heurté à quelques difficultés techniques, ne serait-ce que pour traduire les écoutes téléphoniques en langue mongole. Ils ont toutefois rapidement eu la conviction d’avoir affaire à un réseau commettant des petits larcins, mais à un rythme effréné.

Du matériel volé et revendu à l’étranger

Le 30 septembre dernier, l’enquête a trouvé un premier aboutissement avec l’interpellation de deux Afghans dans un véhicule utilitaire où ils venaient de charger du matériel volé par les membres de la filière et destiné à être revendu en Belgique.

A cette occasion, les policiers ont saisi un camion chargé de 1.500 boîtes de cosmétique de luxe, dont des flacons de parfum Chanel. Et, plus surprenant, un millier de boîtes de lames de rasoirs. Ailleurs, dans des box, les enquêteurs ont mis la main sur des articles de maroquinerie.

La valeur totale estimée de la marchandise se monte à 250.000 euros. Des produits destinés à être revendus notamment aux Pays-Bas ou ramenés par cargos en Mongolie.

Ils ne menaient pas grand train

Les policiers ignorent encore quel volume de marchandises a pu être volé puis écoulé en deux ans. Mais, une chose est sûre, les sept personnes mises en examen en ne menaient pas grand train. Nomades, ils étaient surtout des inconditionnels du jeu qui allaient assouvir leur passion dans des casinos en Belgique.