À Strasbourg, une trentaine de familles sont à la fois stupéfaites et en colère. Elles sont locataires de jardins familiaux depuis des générations. Ces familles passaient donc leur temps libre à cultiver leurs légumes mais aujourd’hui, c'en est fini. La municipalité leur a en effet expliqué que le sol était pollué et qu’il était donc dangereux pour leur santé. Une situation que les habitants du quartier ont du mal à accepter.
Frédérique a fait visiter son potager au reporter d’Europe 1. Cela fait des années qu’elle s’intoxique "sans le savoir", insiste-t-elle. "Est-ce qu’on doit demander à nos médecins de faire des analyses ou des prises de sang ? On n’en sait rien. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas les moyens et que nous avons un jardin ouvrier qu’il faut nous prendre pour des gens stupides", s’agace-t-elle au micro d’Europe 1.
Le ton est monté. Dans l’énigmatique courrier envoyé par la mairie aux trente familles, il est question de tests sur des légumes contrôlés positifs au plomb et aux hydrocarbures depuis 2011. Mais les victimes, elles, ne sont pas convaincues par ces tests. Résultat, le ton est monté lors d'une réunion qui se tenait à la mairie pour tenter d’expliquer la situation. "On nous prend vraiment pour des cons", s'est énervé un homme.
Un principe de précaution. La trentaine de familles concernées sont en réalité sûres qu’on les expulse pour construire un parking pour la grande mosquée qui se trouve juste à côté. Un argument que réfute l’adjointe au maire de Strasbourg Christel Kholer.
"C’est un pur fantasme, je me suis engagée devant eux à ce que nous fassions une concertation sur le devenir de cet espace mais quoi qu’il arrive, ce ne sera pas un parking", s'est-elle justifiée. Selon Christel Kholer, il s’agit surtout d'appliquer le principe de précaution. Elle a en effet expliqué que, "si des gens tombent malade, de saturnisme, par exemple, après avoir mangé les légumes de ces jardins, cela engagerait la responsabilité du maire".