En avril dernier, la passivité de voyageurs du métro de Lille devant une agression, avait fait couler beaucoup d'encre. Six mois plus tard, une scène identique s'est reproduite, dans le même métro de Lille. C'était le 2 octobre dernier. La victime, rouée de coups par une bande de filles, a témoigné lundi matin sur Europe1 en faisant part de son incompréhension.
"J'avais la bouche en sang, j'étais paniquée". J'ai bien vu qu'il y avait des gens qui étaient là. J'ai même crié 'au secours', 'à l'aide' mais personne ne réagissait à mes appels", a-t-elle raconté. "Je me suis vraiment sentie seule face à ces trois filles. Sur le coup, je n'ai pas compris. J'aurais bien aimé que quelqu’un me vienne en aide parce que j'avais la bouche en sang. J'étais paniquée, je pleurais, à ce moment là j'étais perdue, déboussolée", a poursuivi l'étudiante. A la suite de l'agression, la jeune femme a eu deux jours d'incapacité totale de travail. Elle également traumatisée et ne prend plus le métro seule par peu de retomber sur celles qui l'ont tabassée.
Les vidéos confirment l'indifférence des passants. Les dires de l'étudiante ont été corroborés par les caméras de surveillance : sur les vidéos, on peut voir que lorsque la jeune fille est ruée de coups tandis que des personnes passent devant elle, sans intervenir. Personne non plus n'a appelé la police. Les filles qui ont agressé la jeune femme n'ont pas pu être identifiées et aucune interpellation n'a donc eu lieu suite à l'agression.
Réprimander la passivité des usagers. "J'estime normal que ces gens (les passants qui ne sont pas intervenus) soient réprimandés pour leur non-intervention. Tourner les yeux pour ne pas voir, ne pas entendre ce n'est pas une solution", a plaidé la mère de l'étudiante sur Europe1.
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Le même scénario qu'en avril. L'affaire en rappelle une autre : l'agression sexuelle, en avril dernier, d'une autre jeune femme dans le métro lillois. Pendant une demi-heure, cette trentenaire avait subi des attouchements dans une rame de métro, dans l'indifférence générale. "J'ai appelé à l'aide mais j'étais toute seule face à cette personne", avait alors témoigné la victime sur Europe 1. "On était au moins huit à attendre la rame, mais tout le monde s'est écarté. Ils m'ont laissé comme ça et l'homme venait déposer ses mains", avait-elle raconté.
Le parquet avait, à l'époque, ouvert une enquête pour non-assistance en danger. Mais l'affaire avait été classée sans suite car l’enquête n’avait pas permis d’identifier les personnes qui n'étaient pas intervenues pour aider la jeune femme.