Sarre-Union : près de 300 tombes profanées dans un cimetière juif

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avec Frédéric Michel et AFP , modifié à
Le cimetière juif de Sarre-Union, dans le Bas-Rhin, a été profané. Des techniciens en identification criminelle, venus de Strasbourg, sont sur place.

La commune de Sarre-Union est une nouvelle fois sous le choc. Pour la troisième fois de son histoire, son cimetière juif a été profané, dans la nuit de samedi à dimanche. Et cette fois, l'ampleur des dégâts est colossale, puisque près de 300 stèles ont été saccagées. Pour l'heure, aucune piste n'est privilégiée, les enquêteurs sont sur place depuis dimanche après-midi. Manuel Valls a confirmé lundi matin qu'il n'y avait "pas de piste à ce stade". Bernard Cazeneuve a, pour sa part, condamné "avec la plus grande fermeté" cet "acte odieux" et a promis une nouvelle fois de lutter avec détermination contre l'antisémitisme.

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"Aucune inscription n'a été constatée". C'est une promeneuse qui a fait le découverte dimanche après-midi. La gendarmerie a été prévenue dimanche, peu avant 17 heures, de la profanation de la quasi-totalité des tombes de ce cimetière juif, qui compte environ 400 stèles. Des techniciens en identification criminelle, venus de Strasbourg, ont immédiatement été dépêchés sur place.

Les tombes profanées dans le cimetière juif de Sarre-Union dans le Bas-Rhin.

© FREDERIC MICHEL / EUROPE 1

"Les constatations de police scientifique sont en cours. Autour de 300 tombes auraient été profanées" selon les premiers éléments, a précisé une source proche de l'enquête. Il s'agit de "dégradations" et "aucune inscription n'a été constatée". Les tombes ne présentent en effet ni graffiti, ni tag.

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Des plots pour marquer le moindre indice. Les enquêteurs de la gendarmerie cherchent donc au milieu des tombes dévastées le moindre indice permettant d'identifier le ou les suspects. Comme sur une scène de crime, ils posent ainsi régulièrement des plots jaunes numérotés, pouvant constituer des indices pour remonter aux hauteurs de la profanation. En attendant, l'accès au cimetière est donc interdit, y compris aux familles des juifs enterrés dans la ville.

"Nous pensons qu'il s'agit de plusieurs personnes." Vu l'ampleur des profanations, le maire de Sarre-Union, Marc Séné avance l'hypothèse d'un acte commis par plusieurs personnes. "Nous pensons qu'il s'agit de plusieurs personnes. Nous n'imaginons pas une seule personne être capable de commettre ces dégâts là. Je ne comprends pas pourquoi, dans notre commune de 3.000 habitants, où deux familles juives habitent, on s'en prend à ces tombes là", déplore-t-il au micro d'Europe 1.

Le pont menant au cimetière où les tombes juives ont été profanées à Sarre-Union dans le Bas-Rhin.

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Le cimetière déjà profané deux fois. Ce n'est pas la première fois que le cimetière juif de Sarre-Union fait l'objet de profanations. En 1988, une soixantaine de stèles juives avaient été renversées, et en 2001, 54 tombes avaient été saccagées. A l'époque, l'enquête avait conduit à l'arrestation de jeunes désœuvrés. Aujourd'hui, la population de cette commune rurale est donc une nouvelle fois sous le choc. "C'est honteux de s'attaquer à des tombes. C'est quand même la moitié du cimetière", réagit un riverain. "Ça fait mal, c'est comme si on faisait ça aux tombes de nos parents. Il n'y a plus de compassion, chacun se divise, c'est malheureux", dénonce une autre.

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"Une volonté de détruire"". Le préfet du Bas-Rhin et le procureur de la République de Saverne se sont rendus sur place dimanche en début de soirée, ainsi que le grand rabbin de Strasbourg, René Gutman, et Philippe Richert, le président de la région Alsace. "C'est une image de désolation", a décrit Philippe Richert. "De nombreuses stèles sont à terre, des dalles horizontales ont même été soulevées". Il a évoqué un "acharnement", "quelque chose d'organisé" car "on ne renverse pas comme ça de lourdes stèles en grès du 19e siècle aussi facilement. Il y avait une volonté de détruire", a-t-il estimé.

Les tombes profanées dans le cimetière juif de Sarre-Union dans le Bas-Rhin.

© FREDERIC MICHEL / EUROPE 1

Hollande promet de "tout mettre en œuvre". "La République ne tolérera pas cette nouvelle blessure qui meurtrit les valeurs que tous les Français ont en partage", a déclaré Bernard Cazeneuve dans un communiqué, condamnant "avec la plus grande fermeté" cet "acte odieux". François Hollande a promis que "tout serait mis en œuvre" pour que les auteurs de ces profanations, "cet acte odieux et barbare" soient "identifiés et punis".

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Manuel Valls a, pour sa part, indiqué lundi sur RTL qu'il n'y avait "pas de piste à ce stade", qualifiant cette profanation d'"acte antisémite", contre lequel il faut "la répression la plus forte qui soit". "La République une nouvelle fois doit être impitoyable", a-t-il assuré.

Les tombes profanées dans le cimetière juif de Sarre-Union dans le Bas-Rhin.

© FREDERIC MICHEL / EUROPE 1

Le Crif en a "marre de tous ces actes antisémites". Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a déclaré en avoir "marre de tous ces actes antisémites sous leurs différentes formes qu'on a vus le 9 janvier à Paris, samedi à Copenhague et dimanche en Alsace".