Elle avait choisi le nom d'Hélène Bourgeois pour l'un de ses nombreux coups. Sur un site internet de location, cette femme proposait un studio, à Paris, disponible pour une courte durée. Une offre idéale pour Marie, 25 ans, en stage dans la capitale pour un mois et demi. Le loyer était fixé à 800 euros, à verser en liquide dès l'entrée dans les lieux. La jeune fille et la fausse propriétaire prennent alors rendez-vous devant l'immeuble.
Madame Bourgeois est là ? "J'arrive avec mes trois gros sacs. Après un bref état des lieux et un petit descriptif, on a signé un bail tout à fait conventionnel. Ça a duré 15-20 minutes en tout", se souvient la jeune victime au micro d'Europe 1. "J'ai passé la nuit tranquillement dans l'appartement et le lendemain, à midi, un homme toque à ma porte. Il était assez surpris de me voir", raconte-t-elle dans un demi-sourire. "Il me demande si Mme Bourgeois est là. Je dis 'non elle me loue l'appartement'. Là, on a compris que quelque chose n'allait pas. Je lui ai dit : 'ah j'ai du me faire arnaquer'. Le propriétaire m'explique alors qu'elle avait loué pour trois jours", détaille Marie.
Trois jours qui ont suffi à l'arnaqueuse pour poster une annonce de location sur internet et prendre dans ses filets un locataire. L'arnaqueuse avait pensé à tout : elle créait pour chaque coup une nouvelle adresse mail et changeait souvent de téléphone. D'ailleurs, ni Marie ni le propriétaire ne sont parvenus à la joindre. L'étudiante va donc porter plainte le 18 juin, auprès du commissariat du 4e arrondissement de Paris. Et c'est elle qui va permettre ainsi aux policiers de mettre fin à cette arnaque.
Arrêtée en flagrant délit. La femme de 44 ans a été surprise en flagrant délit par les policiers, vendredi dernier, alors qu'elle s'apprêtait à sévir une fois de plus. Les enquêteurs avaient en effet mis sous surveillance un appartement que cette spécialiste de l'escroquerie proposait à la location en ligne, rapporte Le Parisien.
Les policiers ont retrouvé sur elle le kit du parfait du vrai propriétaire : des formulaires d'état des lieux vierges, des contrats de locations, des photos d'appartements et même des passeports volés.
200 victimes de l'escroquerie. En garde à vue, la quadragénaire a reconnu avoir fait 200 victimes. Mais à ce stade, les enquêteurs n'en ont identifié que 18. Une information judiciaire a été ouverte tandis que l'arnaqueuse, elle, a été placée en détention provisoire.