Il se présente comme un SDF et affirme qu'il aurait trouvé les armes dans un parc de Bruxelles. Ayoub El Khazzani, le terroriste présumé du Thalys se trouvait toujours en garde à vue lundi et continue de nier avoir voulu commettre un attentat. L'homme assure qu'il comptait seulement braquer les passagers du train, ce dont doute les enquêteurs. Les enquêteurs essayent désormais de reconstituer le parcours de cet homme, qui a semble-t-il beaucoup voyagé. Et on sait désormais que l'individu a bien séjourné en France. Il y a même travaillé.
Deux mois dans une société de téléphonie. Selon nos informations, Ayoub El Kazzhani a passé au moins deux mois en France, début 2014 : période pendant laquelle il a travaillé en région parisienne pour une société de téléphonie mobile. Sauf que la police française n'en avait visiblement pas connaissance à ce moment-là.
Un bon employé… qui parle français. Aucun mauvais écho ne pointe chez ceux qui l'ont côtoyé à l'époque. On décrit un employé efficace et discret, qui n'a jamais fait de prosélytisme religieux. On apprend en revanche que le suspect... parlait très convenablement le français, contrairement à ce qu'il essaye, semble-t-il, de faire croire, en garde à vue.
Le mystère persiste en revanche sur la trajectoire empruntée par le jeune homme à l'issue de son séjour en France. Reconstituer le cheminement de cet homme qui au cours de ces six derniers mois se serait rendu en Belgique, en France, mais aussi en Autriche et en Allemagne reste l'un des objectifs des enquêteurs de l'antiterrorisme. Connaître ce parcours permettrait de déterminer qui Ayoub El Khazzani fréquentait.
Son profil Facebook désactivé… par un complice ? Le premier avocat du suspect l'a dépeint comme un "SDF squelettique". Un profil auquel les policiers ne croient pas. D'autant plus que les enquêteurs ont découvert que le compte Facebook d'Ayoub El Khazzani a été désactivé dans la journée de samedi par une tierce personne. Un détail qui appuie l'idée d'un homme qui n'était pas seul et disposait, peut-être, d'une complicité. Dans ce cas, qui se cache derrière ce complice ? C'est là un autre des enjeux de cette garde à vue de 96 heures. Au-delà de l'interrogatoire, entre quatre murs, des dizaines de policiers fourmillent et cherchent à en savoir le maximum. D'abord, par exemple, en essayant de faire "parler" le téléphone retrouvé sur le suspect.