Attentats du 13 novembre : et si les parties civiles pouvaient assister au procès grâce à une Web-TV ?

Les audiences, qui devraient durer six mois, auront lieu en 2021. 1:36
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Marion Dubreuil, édité par Ariel Guez
Une révolution pourrait avoir lieu dans le monde de la justice. Les audiences du procès des attentats du Bataclan et de Saint-Denis pourraient en effet être filmées et retransmises en direct aux victimes, via leur téléphone. Pour le président de l'association "Life for Paris", ce serait une avancée.

Le procès des attentats du 13 novembre, qui doit se tenir en 2021, s'annonce hors norme. Quelque 350 avocats sont attendus, plus de 1.700 victimes et proches de victimes se sont constituées parties civiles. Les audiences, qui devraient durer six mois, se tiendront au cœur de Paris, au palais de justice de l’île de la Cité qui accueille tous les procès pour terrorisme. Avec un dispositif exceptionnel à l'intérieur du tribunal, car une structure va être créée afin d'accueillir plus de 500 personnes dans le public. Et peut-être aussi sur internet, ce qui serait une première : les débats pourraient être retransmis en direct aux parties civiles, via une webTV

"Cela permet une sécurité accrue"

Avec un code et une connexion internet, les victimes recensées pourraient suivre l'audience depuis leur domicile, sans nécessité de se déplacer au tribunal. Arthur Desnouveaux, président de l'association "Life for Paris", verrait d'un bon oeil la mise en place un tel dispositif. "Il est possible que les débats deviennent graphiques, avec des images dures à monter", explique-t-il. "Quand on est derrière son ordinateur, on peut couper la Web-TV pendant ce moment-là. Cela permet une mise à distance et une sécurité accrue pour les victimes", avance le président de "Life for Paris". 

Les captations sont aujourd'hui interdites

Le dispositif est encore à l'étude, car deux problèmes se posent. Il faut proposer un canal internet sécurisé, mais aussi modifier la loi sur les captations en salle d'audience, qui sont aujourd'hui interdites. Jean-Michel Hayat, premier président de la cour d'appel de Paris, estime que c'est indispensable.  "Pour le procès du Médiator, on n'était pas prêt, on n'avait pas eu le temps d'expertiser le dispositif", explique-t-il, voulant que l'expertise revienne à la chancellerie, plutôt que "de se lancer dans une expérimentation. "Le but n'est pas d'expérimenter. Le but est de légiférer pour avoir ce dispositif pour tous les procès en ordre", souhaite le magistrat.