Un kebab au "Toubib burger" ? Sur le logo de l'enseigne, la barre du "T" est représentée par un fusil d'assaut. C'est devant son fast-food un peu spécial qu'un homme, soupçonné d'être une connaissance des frères Merah, a été arrêté à Béziers et placé en garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire. Le dossier en l'état ne devrait pas être transmis au parquet anti-terrorisme à Paris, a toutefois précisé la même source.
Un menu "AK47". C'est un signalement au parquet de Béziers qui a déclenché une enquête du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Montpellier. Dans son établissement ouvert, depuis 2006, l'homme proposait en effet, selon nos informations, des menus très particuliers. Un kebab-frites-boisson ? La maison vous suggère la gamme de formules "Rafales" avec, par exemple, pour 7 euros, le "menu AK47" ou le "menu M16", du nom de fusils d'assaut.
Le client peut aussi opter pour des menus aux noms d’explosifs : "menu C4" ou encore le "menu Grenade", à 6,50 euros. Quant à la carte de fidélité, elle présente des cases en forme de cibles. Mais en garde à vue, le restaurateur minimise. Il parle d'"un peu de marketing" pour attirer les jeunes dans son fast-food, situé en plein cœur de la ville dirigée par Robert Ménard, élu avec le soutien du FN.
Eloigné de Toulouse, ville des Merah. Converti à l’islam, ce Français, ex-catholique de 44 ans, faisait l'objet d'une fiche S par la DGSI. Il a déjà été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis pour la détention de six kilos de cannabis, de deux fusils d'assaut et d'une arme de poing. Cette fois-ci, les enquêteurs ont découvert à son domicile un fusil.
En outre, l'homme avait déjà été interpellé à Toulouse puis éloigné de la ville. C'est dans la cité Rose que les frères Merah étaient établis, dont Mohamed, le plus jeune et l'auteur des tueries de Montauban et Toulouse, en 2012.
Des répliques d'armes accrochées au mur. D'après nos informations, l'homme porterait régulièrement un tee-shirt sur lequel figure la chahada, la profession de foi de l'islam, "Il n'y a de Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète", qui a été reprise par l'Etat islamique sur son étendard. Le quadragénaire se baladerait également avec une cartouchière vide et aurait accroché, entre deux versets du Coran, des répliques d’armes aux murs de son établissement.
Sur Facebook, l'individu relayait ou "likait" des vidéos de propagande islamiste. Ces pages ont donc été fermées, les unes après les autres. Du coup, il a ouvert la dernière en date sur la version russe du réseau social. Depuis son arrestation, son fils a ôté toutes les décorations et les menus évocateurs du restaurant familial. Le suspect, lui, devrait être déféré devant la justice jeudi, a précisé une source judiciaire.