Un braquage, des échanges de coups de feu, une course poursuite, une prise d'otage et finalement, deux malfaiteurs qui se rendent à la police. Le centre de Paris a été le théâtre d'un rocambolesque braquage d'une bijouterie Cartier mardi en fin d'après-midi, près des Champs-Elysées.
Les deux suspects, ensuite retranchés avec un otage près de la gare Montparnasse, ont fini par céder aux injonctions de la police judiciaire dans la soirée. Europe 1 revient sur le profil des deux suspects interpellés.
Regardez nos images exclusives des braqueurs en train de prendre la fuite en scooter :
L'un des deux sortait à peine de prison. Les deux hommes sont tous deux originaires de Seine-Saint-Denis. Le premier est âgé de 23 ans. Selon les informations d'Europe 1, le jeune homme est bien connu des services de police, et a été condamné plusieurs fois pour outrages et violences contre des policiers. Il a surtout été condamné aux assises à 6 ans de prison pour une agression particulièrement violente qui s'est soldée par une mutilation et une infirmité permanente pour la victime : un doigt coupé pour une dette de "stups".
L'homme était sorti de prison il y a à peine deux mois, selon nos informations, et se trouvait en liberté conditionnelle. L'homme a été blessé par balle au bras lors de la course-poursuite, selon les informations d'Europe 1, et a été hospitalisé.
Toujours en garde à vue. Toujours selon nos informations, son complice, âgé de 30 ans, est lui aussi est également connu des services de police, mais seulement pour du menu fretin. Il ne compte aucune condamnation à son actif et son casier judiciaire est vierge.
Les deux hommes étaient toujours entendus mercredi en garde à vue dans les locaux de la BRB. Des perquisitions ont également été menées en Seine-Saint-Denis.
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Un duo armé. Les forces de l'ordre s'étonnent de la détermination et de la violence des deux braqueurs, armés d'une kalachnikov et d'un pistolet 9 millimètres. Une détermination qui contraste avec un certain amateurisme, celui de tenter sa chance dans un quartier touristique rempli de policiers à quelques semaines de Noël.
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"Ils n'avaient pas l'air très pro". "Ils sont un peu abrutis", a glissé à Europe 1 un fonctionnaire de police au sujet des deux braqueurs. On serait loin du profil de "beaux mecs", de grands professionnels du fric-frac. C'est aussi l'impression d'une cliente de la bijouterie à propos de ces deux jeunes hommes. "Ils m'ont dit: c'est un cambriolage, suivez-moi... Ils n'avaient pas l'air crédibles du tout, personne n'y croyait", a raconté la jeune femme. Selon elle, il y avait dans le magasin trois clients et une dizaine de membres du personnel. "Ils se sont rendus compte qu'ils n'avaient pas assez de menottes pour attacher tout le monde... Ils ont attaché trois personnes", précise-elle, ajoutant : "ils n'avaient pas l'air très pro, ça a pris un temps fou".
Lorsque la brigade de recherche et d'intervention (BRI) a cerné le salon de coiffure du 15ème arrondissement où ils s'étaient retranchés avec le gérant en otage, les deux suspects en sont ressortis les mains en l'air, plutôt piteux. Interrogé par BFMTV, le patron du salon de coiffure a raconté avoir vu "deux gars arriver" avec un fusil et un pistolet, pensant "au départ" que "c'était des flics". Les deux jeunes hommes risquent le renvoi devant une Cour d'assises.
Efficacité du plan anti-braquage. Le plan "anti-braquage" mis en place tous les ans dans les secteurs sensibles de Paris à l'approche de Nöel semble avoir parfaitement fonctionné mardi soir. Quand l'alarme de la bijouterie s'est déclenchée, la patrouille la plus proche se trouvait à 100 mètres à peine de la boutique de luxe.
"Dès la première phase de l'intervention, ce sont cinq véhicules qui ont été immédiatement engagé", explique au micro d'Europe 1 le commissaire divisionnaire Philippe Tireloque,chef d'Etat-major de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne. "Dès que l'on a eu l'assurance que le vol à main armée avait bien été consommé, plusieurs dizaines de véhicules ont été immédiatement déployés. A la fois sur le lieux de commission des faits mais également en périphérie pour anticiper sur la fuite des malfaiteurs", précise-t-il.
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