C'est le signe d'un vrai malaise. Une quarantaine de policiers du commissariat de Calais ont demandé leur mutation. Confrontés depuis des mois aux assauts de migrants sur les poids lourds dans la zone portuaire de la ville et aux tentatives de passage pour la Grande-Bretagne, la fatigue et le découragement les gagnent.
Fatigue et danger. Les demandes de mutations sont ici sept fois plus élevées qu'en temps normal. Le ras-le-bol est surtout perceptible chez les policiers qui se mettent en dangers toutes les nuits dans une véritable guerre d'usure avec les migrants, dont ils ne voient pas le bout. Et la vingtaine de policiers nommés en renfort en janvier n'y a rien changé. "Les demandes de mutation sont complètement légitimes. Toutes les nuits, on a une répétition des assauts des migrants. Tout cela engendre une certaine fatigue et un certain danger pour nos effectifs", explique David Gournet, capitaine de police au commissariat, membre du syndicat des cadres de la sécurité intérieure. "Au niveau managérial, c'est difficile d'expliquer aux fonctionnaires qu'ils doivent commencer plus tard ou avoir leurs horaires décalés. Je pense qu'il y a également un certain ras-le-bol par rapport à ça", poursuit-il.
Aucun candidat au poste de commissaire. Cinq ou six départs seulement seront acceptés par le commissariat, ce qui représente une charge de travail supplémentaire pour ceux qui resteront. Le commissariat de Calais fait tellement figure de repoussoir, qu'il n'y a même pas de candidat au poste de commissaire divisionnaire pour remplacer le patron, parti pour raisons de santé, il y a quelques mois.