Coup de filet antiterroriste : ce que révèlent les messages du pseudo-imam sur Telegram

Le leader du groupe interpellé mardi, lui-même converti à l'islam depuis trois ans, s'était octroyé le titre d'"émir".
Le leader du groupe interpellé mardi, lui-même converti à l'islam depuis trois ans, s'était octroyé le titre d'"émir". © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
  • Copié
Salomé Legrand, édité par R.Da. , modifié à
Dix personnes ont été interpellées mardi en France et en Suisse, elles échangeaient notamment des propos jugés "inquiétants" sur l'application Telegram, sous la houlette d'un jeune homme particulièrement prosélyte.
INFO EUROPE 1

Dix personnes qui tenaient des propos islamistes "inquiétants" dans leurs échanges de messages ont été arrêtées mardi en France, en région parisienne et dans les Alpes-Maritimes, ainsi qu'en Suisse, lors d’un coup de filet anti-terroriste. Au cœur du groupe se trouvait un jeune Suisse de 27 ans qui jouait l’imam autoproclamé.

Un spécialiste auto-proclamé de l'islam. Cet homme répondait aux questions des jeunes abonnés tels un savant, un interprète du Coran. Les messages qu'Europe 1 a pu consulter sont truffés de fautes d'orthographe. Dans un groupe Telegram rassemblant une cinquantaine de personnes, le jeune suisse raconte notamment qu'il est autorisé de manger "un mécréant" en cas d'extrême nécessité. Il avait aussi posté des photos de son tout jeune fils, la tête bandée d'un drapeau du groupe Etat islamique.

enfantflou

Droits réservés

 

Des groupes "pour élaborer des projets". Un peu à la manière de Rachid Kassim qui avait embrigadé plusieurs adolescents à l'été 2016, Al-Bosni – un nom d'emprunt en hommage à ses origines bosniaques –, avait créé ce groupe qu'il animait et dont il validait les accès. L'homme, converti depuis trois ans, s'était même octroyé le titre d'"émir" et proposait à ses abonnés de le rejoindre dans des groupes plus restreints pour élaborer des projets qui "guériraient les poitrines des Musulmans", selon l'un des messages envoyés.

 

Capture2

Droits réservés

Preuve de son influence : cet homme était notamment en contact étroit avec un garçon de 13 ans, arrêté la veille de la Fête de la Musique et qui voulait mener une attaque au couteau n'importe où dans la rue.