Un Camerounais de 28 ans et un Français de 22 ans ont été mis en examen vendredi par un juge antiterroriste, soupçonnés d'avoir envisagé depuis leur cellule de la prison de Fresnes, où ils étaient incarcérés, un projet d'attentat. "Ces deux islamistes radicaux voulaient monter un groupe de combattants avec la volonté de monter en puissance par le biais de diverses actions, à l'extérieur de la prison, ciblant entre autres des policiers et des surveillants de prison", a expliqué une source proche de l'enquête à l'AFP, confirmant une information de TF1 et LCI.
"Différentes cibles" encore indéfinies. Extraits le 2 octobre de leur cellule, ces deux hommes connus pour leur radicalisation en prison et incarcérés pour des faits de droit commun, ont été entendus en garde à vue pendant quatre jours. Présentés ensuite à un magistrat antiterroriste, ils ont été mis en examen vendredi pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et de nouveau placés en détention provisoire, a précisé une source judiciaire. "Les deux hommes ont eu des échanges en détention au cours desquels ils évoquaient un projet de passage à l'acte, qu'ils auraient eu à l'extérieur de la prison, mais sans que ce projet n'ait été encore précisément défini sur le choix de la cible", a expliqué une autre source proche de l'enquête, confirmant que "différentes cibles" étaient évoquées.
Le meneur se dit sympathisant de Daech. Le Camerounais, décrit comme un meneur par l'une des sources proches de l'enquête, était suivi depuis fin 2016 par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Les investigations ont montré également que ce dernier avait été en contact avec une personne présente dans la zone irako-syrienne. Lors de sa garde à vue, le Camerounais, qui devait sortir de prison ce mardi, a confirmé aux enquêteurs qu'il comptait commettre un attentat sans donner plus de précisions. Il était un sympathisant du groupe État islamique.
Un complice présumé arrêté. La section antiterroriste du parquet de Paris avait ouvert une enquête il y a plusieurs mois. Les enquêteurs de la DGSI ont procédé à l'interpellation des suspects alors qu'un Réunionnais de 44 ans en lien avec les deux détenus "projetait de se rendre en métropole pour apporter un soutien logistique aux deux détenus", a ajouté une autre source proche de l'enquête. Le Réunionnais a pour sa part été récemment mis en examen pour "apologie publique d'actes de terrorisme, par le biais de messages adressés sur un compte Twitter entre juin et août 2017", puis placé en détention provisoire.