L’info. Une semaine après la vague d'attentats ayant frappé la France, les enquêteurs disposent de nouveaux indices qui laissent penser que Coulibaly a probablement bénéficié d’une aide logistique pour l’appartement qui lui servait de planque à Gentilly, dans le Val-de-Marne.
Un quatrième homme. Les policiers ont en effet trouvé des clefs de moto ou de gros scooter. Or, Amedy Coulibaly n’avait pas de deux-roues à son nom. Les enquêteurs recherchent activement l’homme qui aurait pu lui fournir un tel engin. La piste, déjà évoquée, d’un complice de Coulibaly et des deux frères Kouachi, se précise donc.
La voiture d’Hayat Boumeddiene recherchée. Mais les enquêteurs sont également sur la piste du véhicule de la veuve de Coulibaly, Hayat Boumeddiene, actuellement en Syrie. La voiture, une Mini Cooper Break, reste pour l’instant introuvable. A-t-elle été cachée quelque part dans un box ? Ou sert-elle désormais à l’individu qui a fourni la moto ? Toutes les pistes sont explorées par les policiers des trois services mobilisés pour cette enquête : la police judiciaire parisienne, la sous-direction antiterroriste et la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
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Un cyber-djihadiste introuvable. Par ailleurs, un autre homme suscite l'intérêt des enquêteurs. Condamné pour avoir mis en ligne des éléments de propagande, Mohamed Belhoucine serait susceptible d’avoir mis en ligne la vidéo de revendication de la tuerie de Montrouge et de la prise d'otages, porte de Vincennes. Ce cyber-djihadiste franco-algérien est peut-être déjà parti à l’étranger. Certains éléments dans son entourage laissent penser qu’il a déjà quitté le pays. Son petit frère Medhi accompagnait Hayat Boumeddiene lors de son arrivée à Istanbul, le 2 janvier.
Un Français arrêté en Bulgarie. L’enquête ne laisse aucune piste de côté. Les policiers veulent interroger tous ceux qui ont été en contact avec Coulibaly ou les frères Kouachi ces dernières semaines, comme ce Français converti à l’islam et arrêté le 1er janvier en Bulgarie alors qu’il tentait de passer en Turquie. Un mandat d’arrêt avait été délivré contre lui pour l’empêcher de partir s’installer en Syrie avec son enfant de 3 ans.
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Un prêt de 6.000 euros pour les armes. Parmi les découvertes de l’enquête, Coulibaly a contracté un prêt de 6.000 euros auprès de Cofidis le 4 décembre, selon La Voix du Nord qui s’est procuré le dossier de l’emprunt. Amedy Coulibaly a rendu un dossier complet à l’organisme de crédit, mais en partie frauduleux. Avec notamment de vrais papiers d’identité et une fausse fiche de paie affichant un salaire en CDI de 2.978 euros, d’une entreprise qui n’existait pas : le numéro, contacté par le quotidien régional, n’est pas attribué. La première traite qu’il aurait dû rembourser, le 5 janvier dernier, s’élevait à 138 euros.
Ce type d’escroquerie est fréquemment utilisé par les candidats au djihad qui s’en servent pour financer leur départ ou des opérations terroristes. C’est d’ailleurs grâce à cet emprunt qu'Amedy Coulibaly aurait acheté les armes qu’il a utilisées pour le meurtre de la policière à Montrouge et la prise d’otages, porte de Vincennes. Le montant contracté correspond en effet à la valeur, sur le marché noir, de l’arsenal retrouvé sur lui, à l’issue de l’assaut donné par le Raid.
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