Un détenu de Fleury Mérogis, dans l'Essonne, a porté plainte contre X pour "violences aggravées". L'homme affirme avoir été roué de coups par des surveillants au quartier disciplinaire au mois de mars, a-t-on appris auprès de son avocat.
Deux fouilles, deux portables. Younesse Bambara, 41 ans, purge une peine de 15 ans de prison pour braquages, dont il a fait appel. Le 22 mars, alors qu'il se trouvait au quartier disciplinaire pour avoir été trouvé en possession d'un téléphone portable, interdit en détention, le détenu a fait l'objet d'une nouvelle fouille. Or un nouveau portable a été découvert caché sur lui.
Il dit avoir été roué de coups et plaqué au sol, nu. Dans sa plainte, déposée vendredi au parquet d'Évry, le détenu indique avoir été alors "plaqué au sol par plusieurs surveillants alors qu'il se trouvait nu, maintenu au sol à plat ventre, roué de coups au niveau du dos et enfin s'être vu écarter les fesses". Le rapport pénitentiaire évoque pour sa part un usage de "la force strictement nécessaire pour que le détenu (...) remette l'objet". Younesse Bambara assure par ailleurs avoir "supplié sans succès" d'arrêter les coups en rappelant qu'il est cardiaque. Mais il aurait été traité en retour de "pleureuse", avant d'être ramené nu dans sa cellule.
"Jamais humilié comme ça de toute sa vie". C'est cinq jours plus tard, à l'occasion d'un parloir avec son épouse, qu'il a raconté les faits, expliquant selon elle n'avoir été "jamais humilié comme ça de toute sa vie". Son avocat, Olivier Arnod, saisi par l'association de soutien aux détenus Robin des Lois, a notamment joint à la plainte un compte-rendu de radiographie, effectuée le 3 avril, faisant état de "pincements discaux postérieurs". Younesse Bambara, placé depuis au quartier d'isolement, se plaint de douleurs persistantes au dos et aux vertèbres cervicales.
Me Arnod a précisé avoir également déposé une demande de transfert de son client dans un autre établissement, pour éviter toute pression. "Il nous semble important que ce genre d'attitude soit supprimée, même si nous entendons la difficulté quotidienne de la tâche des surveillants", a-t-il dit.