Franz-Olivier Giesbert poursuivi pour injure publique par la CGT de la SNCM

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avec AFP , modifié à
Franz-Olivier Giesbert avait comparé dans un éditorial la CGT de la SNCM au Front national.

L'éditorialiste du Point Franz-Olivier Giesbert était jugé mardi à Marseille pour "complicité d'injure publique" envers la CGT de la compagnie maritime SNCM dans un éditorial où il comparait notamment le syndicat au FN.

"Boulet national". "La vérité oblige à dire que la CGT est au syndicalisme ce que le FN est à la politique. Un boulet national, une attraction universelle, une "exception française" écrivait notamment le 10 juillet 2014 l'ancien directeur du Point, absent à l'audience. "Si les aventures de la SNCM étaient un film, le scénario aurait été écrit par Michel Audiard, l'auteur génial de cette maxime : "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît", avait ajouté Franz-Olivier Giesbert, qui avait encore comparé la SNCM à "une sorte de bateau ivre racketté par son syndicat".

L'honneur de la CGT bafoué ? "C'est une flèche empoisonnée qu'on décoche dans le cœur des syndicats", a plaidé Me Christophe Basse, qui représentait la CGT. Estimant que ces propos "portent atteinte à l'honneur" du syndicat, il a demandé au tribunal d'"ajouter une 22e condamnation" au casier judiciaire de l'ancien responsable de publication. "C'est un éditorial étayé, contextualisé, pas du tout une bordée d'injures comme on voudrait vous le faire croire", a souligné Me Renaud Legunehec, l'avocat de Franz-Olivier Giesbert. "Si on ne peut pas supporter ce genre de comparaison (avec le FN, ndlr) et de critiques, (...) il ne faut pas faire de syndicalisme", a-t-il ajouté, soulevant par ailleurs plusieurs moyens de nullité.

La SNCM "otage des syndicats". L'éditorialiste du Figaro Yves Thréard, poursuivi cette fois par le comité d'entreprise de la SNCM, était également jugé lors de la même audience pour diffamation après des propos tenus sur la Chaîne Parlementaire (LCP) le 8 juillet 2014. Yves Thréard avait déclaré que la SNCM était "l'otage des syndicats avec des malversations à tous les niveaux, même au niveau (...) du comité d'entreprise avec des détournements de fonds". "Le CE n'est absolument pas visé, il est même présenté comme une victime !" a plaidé pour Yves Thréard Me Silvio Rossi-Arnaud, mettant en avant "la liberté de réflexion d'un éditorialiste".

Le secrétaire général de la CGT Marins de la SNCM, Frédéric Alpozzo, qui commentait à voix haute la plaidoirie de Me Rossi-Arnaud, a été expulsé de l'audience par le président Fabrice Castoldi. Les deux jugements seront rendus le 22 mars.