Une enseignante d'une école primaire est accusée d'avoir humilié certains de ses élèves. 1:39
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Charles Guyard, édité par Yanis Darras , modifié à
A Nantes, devant le tribunal correctionnel comparaissait une enseignante de l'école privée Saint-Joseph. L'institutrice est accusée d'avoir humilié plusieurs de ses élèves, alors âgés de 6 à 10 ans lors des faits. Si elle nie les faits, le tribunal a requis une peine de 30 mois de prison avec sursis contre cette dernière.

Brimades, humiliations, gestes déplacés... Pendant plusieurs années, une institutrice aurait fait vivre un enfer à ses élèves de l'école Saint-Joseph à Carquefou, près de Nantes. Philippe Plantard, le directeur, se souvient d'un des derniers signalements, en 2019. "Un enfant est venu dans mon bureau en pleurs un jour en me disant : 'Sauvez-moi, Monsieur Plantard, s'il vous plaît, sauvez-moi".  

Une dizaine de plaintes

L'écolier, tremblant, demande "à être sauvé de son enseignante, parce qu'il était tout le temps humilié", explique le directeur. Cette professeure, c'est Marie-Emmanuelle. L'institutrice comparaît cette fin de semaine pour des faits de violences sur mineurs en présences d'autres mineurs.

Plus d'une dizaine de plaintes ont été déposées par certains parents. "Il se faisait beaucoup humilier, ses camarades aussi", raconte la mère d'un élève. "Ça passait par des violences à lui mettre les bras en l'air pendant 20 minutes jusqu'à qu'il soit en train de pleurer et qu'il demande d'arrêter parce qu'il avait vraiment mal, et ce, devant toute la classe", explique un autre parent. 

30 mois de prison avec sursis requis

À la barre, l'institutrice de 57 ans, arrêtée depuis juillet 2021, n'a rien reconnu. Elle a toujours été, dit-elle, bienveillante. Pour son avocat, Maître Cabioch. Les accusations sont infondées. "Les seules violences physiques qui lui étaient reprochées avaient été classées sans suite par le procureur et j'ai demandé au tribunal de confirmer cette décision-là, mais également de considérer que la violence psychique n'était pas davantage établie", explique-t-il. 

Pourtant, pour le tribunal, les traumatismes sont bien réels et requière une peine de 30 mois de prison avec sursis et une interdiction définitive d'exercer le métier d'enseignant. La décision sera rendue le 29 août.