Une personne a été tuée et douze autres ont été blessées dans un incendie qui a touché un centre d'accueil pour travailleurs migrants à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. L'incendie "a priori d'origine criminelle" s'est déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi, ont précisé vendredi les pompiers et la préfecture de police. Le feu a pris au rez-de-chaussée de l'immeuble de six étages.
Les infos à retenir
- Un incendie s'est déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi dans un centre pour migrants
- Une personne a été tuée et douze autres blessées, selon un premier bilan
- La piste criminelle est privilégiée
Un Malien d'une quarantaine d'années. Une personne a été tuée après s'être défenestrée pendant l'incendie. "Il s'agit d'un Malien âgé d'une quarantaine d'années, qui a sauté du 5e étage de l'immeuble côté cour. Il était arrivé dans le foyer il y a environ quatre ans", a indiqué vendredi Bakary Cissoko, président du comité des résidents.
12 blessés. Douze autres personnes ont été également blessées, a précisé vendredi le commandant Éric Moulin, porte-parole des pompiers de Paris. Parmi elles, deux blessés graves. L'un des deux a sauté du deuxième étage et se plaignait notamment de douleurs au dos. "Ils ont dû paniquer", a estimé une source policière. "Les blessés ont été transportés à l'hôpital", a ajouté le commandant Moulin précisant également que "l'incendie a été rapidement maîtrisé".
Un règlement de compte ? Les enquêteurs privilégient la piste criminelle. D'après les premiers éléments de l'enquête, des traces de combustibles et d'accélérateur de feu ont été retrouvées dans le hall d'entrée de ce bâtiment de six étages et 78 logements en proche banlieue parisienne. Le ministère de l'Intérieur semble exclure pour sa part le mobile raciste : "C'est un foyer qui pose problème, avec activités et restaurants clandestins. L'ambiance y est délétère avec des rixes entre résidents et des trafics", a-t-on expliqué place Beauvau.
"L'un des blessés est soupçonné d'être l'incendiaire, il est par ailleurs résident. Il est donc probable qu'il s'agisse d'un règlement de comptes interne", a-t-on ajouté, évoquant la mise en garde à vue de l'individu concerné dans un délai proche. De nombreux résidents interrogés par l'AFP s'en sont pris, eux, au nouveau gérant et à l'association Coallia, avec laquelle ils sont en conflit depuis six mois, refusant de payer leurs loyers. Selon leurs témoignages, la résidence est sans chauffage depuis des mois et le gaz a été coupé jeudi soir par le gérant qui cristallisait vendredi toutes leurs colères.
Aucun logement détruit. Aucun logement n'a été détruit par l'incendie et la réintégration des résidents sera possible après les constatations, a précisé vendredi la police. "Seuls le hall d'accueil et un local de stockage ont été touchés par les flammes", a-t-elle précisé. Quelque 250 personnes au total ont dû être évacuées dans la nuit. Le foyer d'accueil et de formation de travailleurs migrants géré par l'association Coallia, qui intervient notamment dans l'habitat social, s'étend sur deux bâtiments et comprend 328 lits. Le commissariat de Boulogne-Billancourt est chargé de l'enquête.
"Le président de la République condamne cet acte intolérable et demande que toute la vérité soit faite sur ce drame", a déclaré l'Élysée dans un communiqué. "Il exprime son soutien aux victimes" de cet incendie "d'origine criminelle", a poursuivi la présidence. Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a exprimé sa "solidarité avec les victimes", promettant que "toute la lumière sera faite". Et le ministre de l'Intérieur, Bruno le Roux, a exprimé sa "vive émotion" et "tout son soutien" aux victimes et à leurs proches, saluant également le "courage" des 70 sapeurs-pompiers intervenus.
Solidarité avec les victimes de l'incendie du foyer de jeunes travailleurs migrants de Boulogne-Billancourt. Toute la lumière sera faite.
— Bernard Cazeneuve (@BCazeneuve) 16 décembre 2016