"Je suis désolée, j'explique ma faute". Ces quelques mots, Amina Sboui, ancienne Femen, les a couchés noir sur blanc dans une lettre à l'intention du procureur, que le journal Libération a révélée. Le 8 octobre, Amina Sboui sera convoquée devant un juge pour "dénonciation imaginaire", après avoir inventé de toute pièce une agression par des salafistes à Paris.
Les faits remontent au 6 juillet dernier. L'ancienne membre des Femen avait porté plainte, affirmant avoir été agressée la veille dans le métro parisien par cinq "islamistes" qui, selon ses dires, auraient entrepris de lui raser les cheveux et les sourcils. Rapidement, la police avait émis des doutes. Quelques jours plus tard, Amina Sboui avait finalement été placée en garde à vue pour pour "dénonciation imaginaire".
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"Un appel au secours". Amina Sboui explique aujourd'hui ce mensonge par la précarité et le sentiment de solitude qui l'isolaient. "C’était un appel au secours pour mes amis, mes proches, ce n’était pas adressé à la presse ou à la police. Le problème, c’est qu’il y a plein de journalistes qui me suivent, qui ont commencé à m’appeler, à écrire dessus. Je ne pouvais plus dire que c’était un mensonge", a-t-elle tenté d'expliquer.
Un mensonge dans lequel la jeune femme s'enferme, incapable d'avouer à ceux qui la défendent que rien n'est vrai, explique-t-elle. Dans cette lettre, Amina évoque également sa culpabilité : "par ce mensonge, je suis consciente que je jette le discrédit sur la parole de victimes de violences sexistes et des intégrismes, quels qu’ils soient".
"C’était une connerie". Amina espère aujourd'hui que ses soutiens lui pardonneront. "C’était une connerie, je sais. On fait parfois des fautes, on est humains. C’est la première fois que je fais un truc pareil, c’est la dernière", promet-elle.
La jeune femme comparaitra deux fois devant la justice dans les semaines à venir. Car en plus de son jugement pour "dénonciation mensongère", elle devra comparaître au tribunal correctionnel pour violences en état d'ébriété après une bagarre en août à Paris. Pour la première affaire, Amina Sboui encourt une peine de six mois de prison, et une amende de 7.500 euros.
Amina avait quitté les Femen. En mai 2013, la jeune femme, au départ connue pour avoir publié sa photo seins nus sur Facebook, avait fait deux mois et demi de détention provisoire en Tunisie pour avoir peint le mot "Femen" sur le muret d'un cimetière tunisien pour dénoncer la tenue d'un rassemblement salafiste. Elle avait ensuite quitté le groupe Femen en août 2013, après avoir accusé l'organisation d'islamophobie. "Je ne veux pas que mon nom soit associé à une organisation islamophobe. Je n'ai pas apprécié l'action où les filles criaient "Amina Akbar, Femen Akbar"[une parodie de prière,] devant l'ambassade de Tunisie en France", avait-t-elle indiqué à l'édition maghrébine du site d'information Huffington Post.