La militante contre les "violences policières" Amal Bentounsi, qui avait été arrêtée mercredi soir à Meaux, en Seine-et-Marne, pour avoir filmé et diffusé les images d'une interpellation, a été relâchée jeudi, a-t-on appris de sources concordantes. La militante a été interpellée alors qu'elle diffusait en direct sur Facebook les images d'une arrestation, qui a eu lieu mercredi vers 20h à Meaux, a expliqué Dominique Laurens, la procureure de cette juridiction.
Selon le récit du parquet, un premier policier lui indique "qu'elle a le droit de filmer mais qu'elle ne peut diffuser son image sur les réseaux sociaux sans son accord". Mais, "alors que la situation est parfaitement calme à cet instant" et que des fonctionnaires lui disent "tous qu'ils ne souhaitent pas que leur image soit diffusée", la militante continue de filmer. Elle dit filmer "au cas où".
"Au bout de 15 minutes", un policier qui s'aperçoit de la diffusion sur Facebook décide de l'interpeller, a détaillé le parquet.
[RECIT] Amal #Bentounsi placée en garde à vue pour diffusion d'images de policiers (ce n'est pas interdit)
— Le Bondy Blog (@LeBondyBlog) 8 juin 2017
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Commentaires haineux envers les policiers. Placée en garde à vue pour "divulgation d'un enregistrement obtenu par une atteinte à l'intimité de la vie privée" et "rébellion", la militante a été remise en liberté jeudi en début d'après-midi. "L'enquête doit se poursuivre", a dit la procureure, notant que la diffusion en direct avait "entraîné des commentaires haineux envers les policiers et une provocation à des actes très graves notamment l'incendie du commissariat de police".
La militante porte plainte pour "violences". Amal Bentounsi a de son côté déclaré avoir déposé plainte à l'encontre des policiers pour "violences, menaces et mise en danger de la vie d'autrui". Elle les accuse notamment de lui avoir tordu le bras lors de son interpellation. "Le point positif de cette garde à vue, c'est que tout le monde sait qu'on peut filmer un policier", a-t-elle estimé.
Son frère, tué d'une balle dans le dos en 2012. Âgée de 41 ans la fondatrice du collectif "Urgence notre police assassine" avait lancé ce mouvement qui vient en aide aux victimes de violences policières après la mort de son frère, Amine Bentounsi, tué d'une balle dans le dos par un policier en 2012. En mars, ce policier a été condamné en appel à cinq ans de prison avec sursis, le tribunal estimant qu'il n'avait pas agi en état de légitime défense.