Le directeur du centre de distribution des Restos du cœur, à Montreuil, a été poignardé à plusieurs reprises, vendredi matin, dans le local associatif. C'est la victime elle-même qui a prévenu les secours. D'après son témoignage, un homme et une femme armé d'une hache et d'un couteau l'auraient agressé, révèle Europe 1. Les deux armes ont été retrouvées sur place par les enquêteurs, a indiqué le parquet de Bobigny dans la matinée, tandis que les agresseurs ont pris la fuite.
Plusieurs coups de couteau. D'après le témoignage de la victime auprès des policiers, un couple se serait présenté à l'accueil du centre de distribution, exceptionnellement fermé vendredi. L'homme, décrit "comme étant de type africain", selon le parquet de Bobigny, lui aurait alors porté un coup de hache. Mais la victime esquivant le coup, la femme, "voilée avec le visage découvert", lui aurait alors asséné "plusieurs coups de couteau" au niveau de l'abdomen.
"Allah Akbar". En prenant la fuite, le couple aurait crié "Allah Akbar, chien d'infidèle", selon la victime. Pour l'instant, il faut toutefois conserver "une grande prudence" sur les motivations de l'agression, ont souligné des sources policières. Selon une source proche de l'enquête, la victime a dit avoir déposé plainte après avoir reçu en avril une lettre de menaces dans laquelle était écrit : "Dieu est grand, sale chien de franc-maçon".
Une enquête ouverte. Le gérant du centre, né en 1957, a été transporté à l'hôpital. Selon nos informations, ses jours ne sont pas en danger. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été chargée de l'enquête, ouverte pour tentative d'homicide volontaire.
"Un acte ignoble". Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur a fait part de "sa plus vive indignation" après cette agression. Bernard Cazeneuve a exprimé "son émotion et sa solidarité" aux proches de la victime et aux bénévoles des Restos du cœur. "Cet acte ignoble et lâche frappe une grande personnalité de la ville de Montreuil, dévouée aux plus faibles et aux plus démunis", a également condamné dans un communiqué le maire de la ville, Patrice Bessac (PCF).