"C'est un peu la misère", a résumé le procureur de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, à propos de Georges, l'homme de 37 ans, confondu par son ADN dans l'enquête sur les meurtres de deux fillettes, Sarah Syad et Saïda Berch, dans les années 90, dans l'Isère. Il l'a décrit comme un individu accablé par la pauvreté et la maladie. Le suspect, qui a reconnu les faits, vivait toujours au même endroit et était même devenu proche de la famille de l'une de ses victimes.
Malade et sans emploi. L'homme, qui avait 15 ans et demi au moment des premiers faits, est aujourd'hui un adulte handicapé, sans emploi. Georges est atteint de la maladie de Steinert, qui provoque une dégénérescence musculaire parfois associée à un retard mental plus ou moins important. "Il était ouvrier mais ne travaille plus aujourd'hui", a précisé le procureur.
Proche des familles. Père d'un garçon de 4 ans, il a continué à vivre dans le même quartier et à fréquenter les frères des victimes. Il avait même un temps confié son fils à la mère de Sarah Syad, sa première victime. "Il n'a jamais quitté Voreppe, il n'aurait pas eu les moyens financiers et intellectuels de partir ailleurs", a expliqué le procureur. Georges fréquentait également la sœur de Saïda Berch. Depuis l'annonce de l'arrestation du suspect, cette dernière vit un véritable cauchemar. "Elle est choquée. Elle me dit : 'tu te rends compte ? Il était là. Le meurtrier de ma sœur, il était là. C'était mon ami, il était toujours avec nous'", rapporte un amie de la sœur de Saïda Berch, interrogée par Europe1.
Des voisins sous le choc. "Tous les jours on le côtoie, on lui dit bonjour. Les enfants l'aident à porter ses courses. On n'aurait jamais soupçonné ça, on tombe des nues", a confié une voisine de Georges sur Europe 1. Mais dans le quartier où il a grandi en revanche, certains voisins font part de situations tendues. "C'était lors d'un stationnement où j'avais déposé ma femme, et le temps que je la dépose, il klaxonnait à plusieurs reprises. J'étais donc allé le voir pour lui demander de se calmer et il ne s'était pas calmé. Donc je suis reparti, et à la sortie de l'école, il m'attendait et m'a menacé de mort", confie un autre voisin sur Europe 1.
Une expertise psychiatrique. L'avocat du suspect, Me Emmanuel Decombard, a demandé "une expertise psychiatrique de toute urgence", précisant qu'il était "possible" que la défense plaide l'irresponsabilité. Georges avait déjà été entendu comme témoin par les gendarmes en 1996 car son signalement correspondait à celui de la personne recherchée. Mais en l'absence de preuves matérielles, il n'avait pas été inquiété.