C'est un homme fatigué qui s'exprime pour la première fois depuis les attentats. Le père de Salah Abdeslam a accordé un témoignage exclusif à notre correspondant d'Europe 1, dimanche.
"Je ne comprends pas". A 67 ans, il ne sort quasiment plus de chez lui. Malade, il passe l'essentiel de ses journées dans cette maison située sur la place communale de Molenbeek, là où a grandi Salah Abdeslam avec sa sœur et ses trois frères. L'homme ne comprend toujours pas ce qui a pu se passer dans la tête de son fils et de son complice et ami, Mohamed Abrini, arrêté vendredi à Bruxelles et qui a reconnu être "l'homme au chapeau" lors des attentats du 22 mars. "Je suis très, très triste", confie le père de Salah Abdeslam. "Je ne sais comment les enfants s’entraînent dans des magouilles comme ça… Vraiment, je ne comprends pas ce qui se passe dans leurs têtes".
"On était heureux...". C'est aussi l'impression d'un immense gâchis qui habite le père de famille. "Je vis depuis 40 ans en Belgique. On était heureux, on était bien. On sortait, on rigolait... Et maintenant, on ne peut même pas sortir de chez nous. Il faut que ça s’arrête, l’Etat doit faire quelque chose", s'est-il ému. S'il ne souhaite pas se tenir au courant des derniers événements concernant l'enquête et les arrestations, le père de Salah Abdeslam espère que "cette histoire se termine au plus vite". Mais surtout, il attend de son fils qu'il "livre sa version aux enquêteurs". "Il va s’exprimer devant la justice. Il va être jugé, c’est tout. Celui qui a fait quelque chose doit payer", a-t-il soutenu. "J’espère que tout le monde va parler".