Le suicide affecte la police. Plusieurs policiers ont récemment mis fin à leurs jours, évoquant pour certains des motifs professionnels. C’est le cas d’un policier marseillais quadragénaire qui a laissé une lettre pour l’administration avant de se suicider. Il y expliquait vouloir changer de service, ne plus être motard, quitter le terrain et les horaires à rallonge.
"Ils disent qu’ils saturent”. Ces demandes de mutation au sein de la police sont trois à quatre fois plus nombreuses qu’avant”, souligne Jean-Marie Allemand, responsable zonal du syndicat Alliance. “Ils disent qu’ils saturent, qu’ils n’en peuvent plus”, explique-t-il. “Quand on détecte ceux qui risquent d’aller vers le burn-out, avant de les récupérer et de les faire reprendre un rythme normal pour qu’ils ne travaillent plus de nuit, on attend un peu. C’est cette attente, qui, parfois, peut les faire passer à l’acte”, estime-t-il.
Manque de respect pour l’uniforme. Également mis en cause , la pression et surtout le manque de reconnaissance et de considération sur le terrain. Ce dont témoigne Cyril Faure, président de l’association partenaire police des Bouches-du-Rhône. “Le fait d’être face à cette délinquance et à cette violence à Marseille, c’est vraiment très dur”, explique-t-il. Avant de souligner le manque de respect provoqué par l’uniforme : “Aujourd’hui, nous ne sommes pas respectés, pas considérés. On est souvent découragés”.
Un mal récurent. Les suicides sont un problème récurrent dans la police. Leur nombre - une cinquantaine par an - est sensiblement plus élevé que celui de la moyenne nationale. Il y en a eu une dizaine cet été, selon plusieurs sources policières, "sans lien direct" établi avec la fonction de policier.
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