Cette fois, c'est l'institution qui est en cause. L'association "La parole libérée", qui regroupe les victimes du prêtre auteur d'actes pédophiles Bernard Preynat, a manifesté son intention de déposer une plainte contre l'archevêque de Lyon, Philippe Barbarin. Le prélat se voit reprocher de ne pas avoir alerté la justice des exactions de l'ancien prêtre du diocèse de Lyon, mis en examen depuis fin janvier pour "agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité".
"Des faits anciens pour lesquels il n'y avait jamais eu de plainte". Dans un entretien accordé à La Croix, le cardinal Barbarin dit avoir été mis au courant des crimes du père Preynat "vers 2007-2008". Il explique s'être alors expliqué avec le prêtre pédophile, qui le convainc de son innocence. "Il s'agissait de faits anciens pour lesquels il n'y avait jamais eu de plainte, ni aucun indice de récidive", ajoute-t-il, précisant avoir recueilli en 2014 un premier témoignage de victime. "Ma seule préoccupation est qu'aucun mal ne soit plus jamais commis."
L'Eglise informée dès 1991 ? Bernard Preynat reconnaît des agressions jusqu'en 1991, lorsqu'il a été écarté du groupe scout qu'il dirigeait depuis près de 20 ans. Selon son avocat, il a déclaré devant les juges que les autorités ecclésiastiques étaient alors au courant. Sollicité par France 3 Rhône-Alpes, Philippe Barbarin ne souhaite pas s'exprimer plus avant sur ce sujet.