Luc Tangorre, condamné pour viols en 1983, partiellement gracié par François Mitterrand, puis à nouveau condamné pour des faits similaires en 1992, a été mis en examen vendredi à Lyon pour "corruption de mineur", a-t-on appris samedi de source judiciaire, confirmant une information du Progrès.
Il approche une adolescente de 14 ans. Luc Tangorre, aujourd'hui âgé de 58 ans, est suspecté d'avoir cherché à attirer en août dernier une adolescente âgée de 14 ans, dans un parc de Saint-Martin-en-Haut dans le Rhône. L'homme aurait posé sa main sur l'épaule de l'adolescente et lui aurait dit qu'il aimerait "faire sa connaissance" avant d'être interrompu par l'arrivée d'une amie de la jeune fille, qui a ensuite fait part de la scène aux enquêteurs. Il lui aurait également proposé un rendez-vous le lendemain à l'écart, selon le récit de l'adolescente, cité par le quotidien régional. Luc Tangorre, figure judiciaire des années 80 et qui réside désormais dans la région lyonnaise, a été identifié par les enquêteurs après un récent vol à l'étalage. Il a également été reconnu par la victime lors de sa garde à vue. Mis en examen, il a été placé en détention.
Condamné à 15 ans e 1983 puis partiellement gracié. En 1983, le premier procès de Luc Tangorre avait suscité un vif intérêt médiatique. L'accusé, alors étudiant en sport, avait toujours nié les faits qui lui étaient reprochés, criant à l'erreur judiciaire après sa condamnation à 15 ans de prison pour quatre viols, une tentative et six attentats à la pudeur commis dans les quartiers sud de Marseille entre 1979 et 1981. Une partie de la presse et un comité de soutien avaient alors pris la défense de ce "coupable à tout prix", comme l'avait désigné la chercheuse au CNRS Gisèle Tichané dans un livre paru sur l'affaire. L'homme avait obtenu finalement une grâce présidentielle partielle de François Mitterrand et était sorti de prison le 15 février 1988.
A nouveau accusé de viols trois mois après sa sortie. Mais il était de nouveau interpellé quelques mois plus tard, le 24 octobre, accusé du viol de deux étudiantes américaines, commis dans le Gard, trois mois à peine après sa sortie de prison. Elles avaient eu le temps de voir dans la malle de la Renault verte du violeur, un livre avec une jaquette identique à l'ouvrage "Coupable à tout prix" qui relatait la première affaire Tangorre. Au cours de ce second procès, la Cour d'assises du Gard l'avait condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Il avait ensuite retrouvé la liberté en septembre 2000. En 2014, il avait à nouveau refait parler de lui pour une nouvelle affaire d'agression sexuelle. Il est soupçonné cette fois-ci d'avoir fait subir des attouchements à une fillette de 12 ans sur une aire de jeux de la station balnéaire du Grau-du-Roi, dans le Gard. Placé sous contrôle judiciaire, il n'a pas encore été jugé pour ces faits-là.