Un homme de 29 ans, suspecté d'avoir poignardé à mort un étudiant de 20 ans "pour un motif futile" jeudi en plein centre de Montpellier, a été mis en examen dimanche pour "assassinat" et écroué, a annoncé le procureur de la République. Le drame, qui s'est déroulé en plein centre historique, a créé un réel émoi dans cette ville étudiante.
Deux coups de couteau. Vers 21h40 jeudi soir, alors qu'un jeune couple se dispute dans le centre de Montpellier, un passant intervient et les deux hommes échangent "quelques coups sans gravité et des invectives", a relaté Christophe Barret, lors d'un point de presse commun avec le directeur adjoint du SRPJ de Montpellier Anthony de Freitas. Les trois protagonistes se séparent. Mais dix minutes plus tard, l'homme intervenu dans la dispute remonte une rue adjacente du centre historique, "manifestement avec l'air de rechercher quelqu'un", a poursuivi le procureur. Selon les vidéos et témoignages, l'homme "arrive par derrière, se précipite sur le jeune étudiant qui marchait avec un ami et lui porte deux coups de couteau au niveau du thorax", a précisé Christophe Barret. Les secours sont appelés, mais la victime, un étudiant en licence de géographie à l'université Paul-Valéry, ne peut pas être ranimée. L'agresseur prend la fuite.
Interpellé vendredi matin. L'autopsie réalisée le lendemain a confirmé que les deux "blessures extrêmement graves" à l'arme blanche au thorax ont provoqué la mort du jeune homme presque immédiatement. L'enquête, confiée au SRPJ, a permis dans la nuit d'identifier le domicile du suspect, interpellé vendredi matin et placé en garde à vue.
Déjà condamné pour violences. L'homme, de nationalité algérienne, "sans activité particulière mais pas spécialement marginalisé" selon le procureur, assure avoir retrouvé "par hasard" le jeune homme qui, selon lui, l'aurait "agressé". C'est "pour se défendre" qu'il aurait alors porté les coups de couteau. Mais ces déclarations ne sont pas corroborées par les vidéos et les témoignages, a relevé Christophe Barret. Le mis en examen a purgé des peines de un an de prison ferme et deux ans de prison ferme en 2013 et 2015 pour des violences ou menace avec arme, a-t-il précisé. "Le ministère public estime qu'il y a des indices graves et concordants démontrant qu'il y a eu intention de tuer avec préméditation", a souligné Christophe Barret. "Ce qu'on a pour le moment dans le dossier", a-t-il estimé, "c'est quelqu'un qui n'est pas capable de gérer une frustration liée à une altercation sans gravité et qui réagit de manière exceptionnellement grave".