L'INFO. Si les manifestants avaient partiellement filmé les heurts entre gendarmes et manifestants, pendant lesquels Rémi Fraisse, jeune manifestant de 21 ans, est mort dans la nuit du 25 octobre, Europe 1 a appris que les gendarmes portaient eux aussi des caméras. Au moins deux go-pro, fixées au niveau du torse des gendarmes, ont en partie filmé la scène sur le site du barrage contesté de Sivens.
La récupération du corps de Rémi Fraisse filmée. Des vidéos transmises aux juges, dont les images, tournées en pleine nuit ne sont pas toutes exploitables. La lumière épisodique des projecteurs et des petits bûchers attisés par les opposants permettent tout de même de voir, pendant une dizaine de minutes, la récupération du corps de Rémi Fraisse.
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La bande son témoigne de la tension : détonations des grenades, sommations, et projectiles lancés sur les boucliers. Elle illustre également la découverte du corps par les gendarmes, et leur crainte que la nouvelle ne ravive les tensions.
Des gendarmes ont vu un manifestant s'écrouler. Dans les heures qui ont suivi, tous les militaires concernés ont été entendus. Parmi eux, le commandant qui a donné l'ordre de lancer la grenade, et le gendarme qui s'est exécuté.
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Ce dernier a expliqué avoir lancé l'engin en cloche, en direction d'un petit groupe de quatre ou cinq hommes qui approchaient. Il assure ne pas avoir vu qu'un des manifestants s'écroulait. D'autres militaires présents, en revanche, ont expliqué avoir vu une silhouette tomber.
Rémi Fraisse avait-il entendu les sommations ? Selon les informations d'Europe 1, les examens toxicologiques révèlent que le jeune homme avait 1,5 gramme par litre de sang. Les images et les déclarations seront décortiquées par les magistrats, afin de déterminer si les gendarmes ont agi dans les règles.
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