L'ancien PDG du groupe Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta, a rejeté en bloc dimanche, les accusations d'un ancien agent de la DGSE qui lui reprochait d'avoir tenté de le faire assassiner durant l'opération de libération des otages français au Niger.
Poursuites en diffamation. "Je suis accusé, d'une part d'avoir retardé la libération des otages et d'autre part d'avoir tenté d'assassiner M. Gadoullet. Ces deux accusations aussi graves que fantaisistes (...) émanent d'une personne qui a orchestré une série d'actions simultanées destinées à donner du crédit à une réclamation de sommes d'argent", écrit l'actuel président d'honneur d'Air-France KLM, qui s'exprimait au titre du droit de réponse dans le quotidien Ouest-France, qu'il poursuit en diffamation.
Jean-Marc Gadoullet, ex-colonel de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) qui a fondé une société de sécurité privée, a mené des négociations pour libérer les otages au Niger. Dans son interview à Ouest France, il estime que sa mission qui consistait à faire libérer les quatre otages restants au Niger avait été entravée. "Areva et Vinci, les employeurs (des otages, NDLR), m'ont trahi (...), un groupe s'est constitué pour m'empêcher d'agir", assure-t-il.
Zones d'ombre autour d'une libération d'otages. "Ils ont tenté de me discréditer (...) et de m'assassiner" en décembre 2011, avait ajouté l'ancien espion, qui selon l'auteur de l'article "accuse à demi-mot" plusieurs personnes, dont Jean-Cyril Spinetta. Si ce dernier reconnaît avoir, en tant que président du conseil de surveillance d'Areva, mandaté Guy Delbrel, également accusé par Jean-Marc Gadoullet, pour "une mission d'analyse et d'information", "celle-ci a pris fin en novembre 2010 au moment où Areva, Vinci, et le gouvernement français ont confié à M. Gadoullet la mission de négocier la libération des otages", explique Jean-Cyril Spinetta. "Ni M. Delbrel ni moi-même n'avons jamais participé à un quelconque groupe chargé d'entraver son action et de le discréditer", ajoute-t-il.
Des zones d'ombre demeurent sur les conditions de la libération des anciens otages. Anciens employés d'une filiale de Vinci (Sogea-Satom), ils avaient été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) le 16 septembre 2010 à Arlit, un site minier exploité par Areva au Niger. Ils avaient été libérés le 29 octobre 2013, après plus de trois ans de captivité. Une information judiciaire, ouverte le 30 octobre 2013 pour enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste et mise en danger de la vie d'autrui, est toujours en cours.