Isoler les détenus radicaux pour limiter leur prosélytisme. C’est le projet de Manuel Valls au même titre qu'un renforcement de la surveillance et du renseignement en milieu carcéral pour lutter contre la menace terroriste. Une technique existe déjà depuis l'automne, au titre d'expérimentation, au centre pénitentiaire de Fresnes, en région parisienne. 23 détenus islamistes radicaux sont ainsi regroupés dans une aile du bâtiment. Une mesure qui pourrait s’étendre à d’autres détenus ailleurs en France.
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152 détenus identifiés. Selon le tout dernier recensement du ministère de la Justice, 152 détenus actuellement identifiés comme des islamistes radicaux pourraient être concernés par cette mesure. Parmi eux, certains purgent leur peine et d'autre attendent encore d'être jugés. L'administration pénitentiaire considère qu’environ 60 de ces détenus posent un réel problème. 23 d’entre eux ont ainsi déjà été isolés à Fresnes depuis l’automne.
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Une alternative qui n’est pas parfaite. La méthode consiste à incarcérer ces hommes à l'écart des autres détenus dans une aile spécifique, et cela y compris pour la cour de promenade. Le système a le mérite de limiter l'influence de ces islamistes radicaux et leur éventuel prosélytisme. Mais les surveillants pénitentiaires dénoncent un effet pervers : ils craignent que de tels quartiers deviennent des centres de perfectionnement pour islamistes. Tout l’inverse du but recherché.
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Pour tenter d’éviter ce phénomène, un travail de déradicalisation sera lancé à Fresnes par le biais d'associations, fin janvier. Le bilan de cette expérience suscite beaucoup d'interrogations et il devrait être examiné de près par le gouvernement.